L’Europe centrale a vécu des sécheresses plus longues et sévères que celle de 2022 durant les minima solaires de Spörer (1420 – 1570) et de Dalton (1790 – 1820)

Petite synthèse du scientifique Marc Le Menn dans Boulevard Voltaire :

“il existe d’autres explications à ces vagues de chaleur décrites dans une littérature assez abondante sur le sujet, passée sous silence par les médias. Un article paru dans la revue Nature Reviews Earth & Environment en 2021 montre que l’Europe centrale a vécu des sécheresses plus longues et sévères durant les minima solaires de Spörer (1420 – 1570) et de Dalton (1790 – 1820) que celles qui ont été observées durant le XXIe siècle. Il montre aussi que les sécheresses récentes (2003, 2015 et 2018) sont dans la gamme de la variabilité naturelle et qu’elles ne sont pas sans précédent pour le dernier millénaire.

Une autre publication parue dans la revue International Journal of Climatology en 2021, montre un lien entre la circulation océanique en Atlantique, représentée par l’indice appelé AMO (oscillation atlantique multidécennale), et la durée d’ensoleillement annuelle dans la ville de Potsdam. Cette ville a été choisie car elle possède un historique de température fiable remontant à 1893. Les auteurs de la publication établissent une corrélation parfaite entre l’indice AMO et la durée d’ensoleillement annuelle dans cette ville. Ils établissent la même corrélation pour l’ensemble des stations météo allemandes, mais pour la période 1951-2020. L’AMO présente des cycles de 20 à 40 ans où la température de surface de l’Atlantique Nord varie de 0,5 °C entre les extrema. Son influence sur l’évolution des températures en Europe est bien connue et bien documentée scientifiquement.

Il n’en demeure pas moins que les blocages en lien avec les méandres du jet-stream ont pour conséquences que, quand il fait chaud sur une partie du monde, il fait froid ailleurs. Ainsi, le cumul de glace au Groenland est largement au-dessus de la moyenne de la période 1981-2010. En août l’étendue des glaces arctiques est supérieure à celle des cinq années précédentes. De même, l’Europe de l’Est et la Sibérie ont enregistré des anomalies de température de -5 à -15 °C. Si juillet a été un mois chaud, l’anomalie globale de température n’est que de 0,36 °C.”

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