Arnaud Montebourg et Aurélie Filippetti vont porter plainte contre Paris Match pour avoir publié des photos volées et non floutées du baptême républicain de leur fille Jeanne, le 9 avril 2016. Les sempiternelles et consternantes pipoleries des ex membres du gouvernement nous importent peu, ce qui est très intéressant dans cette affaire, c’est le baptême républicain.
Baptême vient d’un verbe grec signifiant « plonger, immerger ». Être baptisé, c’est être plongé dans la mort et la résurrection du Christ. C’est un rite de passage : avec le Christ nous traversons la mort et participons à sa vie de ressuscité. Configuré au Christ, nous devenons fils d’un même Père et frères de Jésus-Christ, par l’Esprit Saint.
Le baptême est le sacrement de la naissance à la vie chrétienne : marqué du signe de la croix, plongé dans l’eau, le nouveau baptisé renaît à une vie nouvelle. L’onction avec le Saint Chrême lui donne son nom de chrétien et dit sa mission. Devenu chrétien, le nouveau baptisé peut vivre selon l’Esprit de Dieu. La célébration du baptême a son point culminant dans le bain d’eau accompagné de cette parole : « Je te baptise au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. »
Sa version républicaine est une parodie ridicule, s’appuyant un discours officiel se référant à une loi votée en 1794, sous le régime de la Convention nationale, évoquant le rôle essentiel de Robespierre dans l’émergence de cette cérémonie laïque. Cependant, il n’est ni loi, ni décret l’attestant.
D’après les archives du ministère de la Justice, la célébration des premiers parrainages civils remonterait à la fête de la Fédération célébrée à Strasbourg le 13 juillet 1790.
En fait, les premiers changements en matière d’état civil apparaissent en 1792, lorsque, par la loi du 20 septembre, les représentants de la Convention retirent à l’Église la tenue des registres d’état civil pour les confier à l’État. C’est dans ce contexte de laïcisation que se développe l’idée d’un pendant civil aux principales célébrations religieuses : mariage, funérailles, baptême. Le journal révolutionnaire Le Moniteur relate, en date du 21 juin 1792, le discours à l’Assemblée nationale du député Pastoret sur « la manière de constater civilement les naissances, mariages, et décès », à propos des naissances, il propose que l’enfant « soit porté sur l’autel de la patrie et présenté aux magistrats du peuple »
Au lendemain de la Révolution française, l’idée prévalant alors est la création d’un cadre institutionnel et laïque qui prendrait en charge ce qui relevait précédemment du domaine de l’Église catholique. L’histoire retiendra toutefois que seuls les mariages et les décès seront consignés dans les registres d’état civil.
Toujours selon les textes disponibles dans les mairies, l’Assemblée nationale présidée par Robespierre parvint, forte de son pouvoir, à satisfaire son désir de laïcité en adoptant la loi révolutionnaire du 20 prairial de l’an II (8 juin 1794) instituant la pratique du parrainage civil. Le texte aurait fait référence à un « baptême civil (ou républicain) » et aucune condition n’aurait été fixée quant au choix des parrain et marraine, phénomène surtout anticlérical de par le contexte entourant son émergence.
Cependant, si la loi relative au parrainage civil votée sous la Première République ne figure pas dans le Code civil, c’est parce qu’elle ne fut pas reconduite ultérieurement. Aucun texte ne précise comment cette “tradition” perdura, toutefois, la littérature promouvant le parrainage civil révèle que cette célébration a décliné pendant les premières décennies suivant son apparition, ne réapparaissant que lors du Front populaire.
Mais depuis quelques années, le parrainage civil a trouvé une toute autre vocation… il permet de mettre en relation, en solidarité, un citoyen français et un résident sans papiers.
Des élus ou des représentants de diverses associations humanitaires deviennent parrains et marraines de clandestins… s’engageant ainsi à accompagner et soutenir leurs “filleuls” dans les démarches destinées à obtenir leur régularisation.
Le déroulement de ce parrainage diffère en bien des points de celui d’un enfant, le maire se plaçant en substitut de l’autorité parentale, étant à la fois l’initiateur de la cérémonie et le sélectionneur des parrains. Quant à la cérémonie, présidée par le maire, elle revêt une dimension essentiellement symbolique, les « baptisés » recevant alors non un certificat mais une carte de « citoyen du monde ».
A l’heure de l’invasion migratoire, le baptême républicain ne peut dès lors que connaître un grand engouement!