Pendant longtemps, il appartint au roi Frédéric-Guillaume II et se trouve désormais exposé au Metropolitan Museum of Art a New-York.
Il fut crée par le célèbrissime David Roentgen.
Cet ébéniste allemand, né en 1743, fut reçu Maître en 1780, par la jurande des Maîtres ébénistes parisiens est considéré à juste titre, à l’instar de ses compatriotes Carlin ou Riesner, comme l’un des ébénistes les plus doués du XVIII° siècle.
Il était le fils du célèbre ébéniste Abraham Roentgen qui était installé à Neuwid, où son fils s’établira aussi.
Il devint rapidement encore plus célèbre que son père et décida, avec l’esprit d’entreprise qui le caractérisait, de se rendre dans les principales cours d’Europe afin de présenter ses meubles.
En 1774, il vint à Versailles proposer ses services à la jeune Marie-antoinette à qui il présenta un secrétaire à son chiffre, de style encore rococo. Mais le goût en France était déjà au néoclassicisme et dès son retour à Neuwid, il commença à adopter se style.
Après le succès de son deuxième voyage en France an 1779, il tenta d’obtenir grâce à l’intervention de l’ambassadeur d’Autriche Mercy Argenteau auprès de Marie-Antoinette, le privilège de vendre ses meubles à Paris sans devenir membre de la corporation des maîtres ébénistes. Il n’y réussit pas. En effet, la corporation, excédée du succès remporté par les meubles que Roentgen avait laissés en dépôt chez le miroitier Brébant l’obligea en avril 1780 à devenir membre de la corporation et à payer des droits se montant à plus de 600 livres.
Devenu Maître ébéniste, Roentgen était donc obligé de marquer ses meubles de son estampille « D.ROENTGEN » et de les soumettre au contrôle de la Jurande des maîtres ébénistes qui était censée y apposer sa marque « JME » à cette occasion. Etrangement, on ne connaît qu’un meuble portant l’estampille de Roentgen, le secrétaire se trouvant dans la Collection Thyssen-Bornemisza. Aucun de ses meubles ne porte la marque de la Jurande, ce qui prouve que les règles communautaires furent appliquées libéralement en ce qui concerne Roentgen. On trouve sur de nombreux meubles sa signature à l’encre. Quelques meubles portent sa signature marquetée ou l’inscription R4 ; le 4 représentant la 4ème lettre de l’alphabet, le D, pour David.
Parmi sa clientèle française, il comptait, bien entendu, le roi et la reine qui lui commandèrent ou lui achetèrent quelque uns de ses plus beaux meubles. Dès 1780, il s’intitulait lui même « Ebéniste mécanicien du roi et de la reine ». un de ses meubles les plus importants achetés par la reine fut le célèbre bureau à cylindre qu’elle offrit au pape Pie VI. Il appartient à une série qui inclut un autre bureau dont une tradition familiale affirme qu’il fut acquis lors de la dispersion du mobilier de la famille royale au château des Tuileries en 1793 (ancienne Collection Dancret).
En 1784, le grand savant Jacques de Vaucanson lui commanda un automate qu’il construisit avec l’aide du talentueux horloger Peter Kinzing.
L’extraordinaire « joueuse de tympanon » fut présentée à Versailles à Marie-Antoinette qui en fit don plus tard à l’Académie des Sciences. Parmi sa clientèle, il compta aussi le roi de Prusse et le prince Charles de Lorraine qui gouvernait les Pays-Bas autrichiens.
Sa meilleure cliente fut cependant sans doute l’impératrice Catherine II de Russie qui lui acheta une quantité impressionnante de meubles à partir de 1783. Celle-ci qui louait ses meubles pour « leur grande exactitude de travail, surtout ceux où il y a de la mécanique » écrivit à Grimm « David Roentgen et ses deux cents caisses sont arrivés sains et saufs, à point nommer pour apaiser ma fringale ».
Avec une telle clientèle, son activité se développa rapidement et il fut amené à ouvrir des magasins non seulement à Paris mais aussi à Berlin et à Vienne et ses ateliers comptèrent bientôt plus de cent ouvrier ébénistes, marqueteurs, horlogers et bronziers.
Durant la Révolution française, ses biens en France furent confisqués en dépit de son statut d’étranger et 1794, il dut fuir Neuwid où les armées révolutionnaires mirent son atelier à sac, et se rendit à Gotha puis à Berlin avec les meubles qu’il avait sauvés.
Il revint à Neuwid en 1802 et mourut cinq ans plus tard au cours d’un voyage à Wiesbaden.
Ses œuvres sont conservées dans les plus grandes Collections privées, et publiques et notamment dans les Collections royales anglaises, à Versailles, au Louvre, à l’Hermitage de Saint-Pétersbourg, dans diverses résidences royales allemandes et dans les principaux musées américains.