Elles s’appelaient en fait Anna-Rose et Anna-Felicitas ; mais elles avaient décidé, serrées l’une contre l’autre dans un recoin du pont de deuxième classe du transatlantique américain St Luke,… qu’elles étaient en fait Christopher et Colombus ; voilà ce qu’elles étaient, puisqu’elles s’apprêtaient à découvrir un Nouveau Monde. »
Les deux sœurs jumelles, âgées de 17 ans, viennent de perdre leur mère. Recueillies par un oncle au cœur sec, il se débarrasse d’elles en les envoyant en Amérique, où elles seront recueillies par des amis de Boston.
Une rencontre sur le bateau va bouleverser le programme, puis leurs vies. Un jeune et riche américain, assez laid, mais qui a du cœur et qui s’ennuie, va s’intéresser à ces êtres en perdition, qui préféreraient cependant mourir que de le reconnaître. Car ces jumelles sont un cas : ravissantes, dotées d’un incroyable vocabulaire et d’une capacité de raisonnement sans fin, elles sont épuisantes et provoquent, par leur franchise absolue, de fréquentes catastrophes.
Et puis nous sommes en 1916 et elles ont un handicap de poids : leur père était un aristocrate allemand de Poméranie, un junker. Leur arrivée dans une Amérique qui s’apprête à entrer en guerre contre l’Allemagne ne passera pas inaperçue. Certes leur mère était anglaise et elles parlent parfaitement cette langue. Mais il y a une façon de rouler les r…Et quand on contrarie Anna-Rose, elle a tendance à lever fièrement le menton, comme ses ancêtres junker pendant des siècles.
La traversée sera mouvementée, puis l’aventure américaine commence.
Elizabeth von Arnim est un peu oubliée aujourd’hui, même si la collection 10-18 a la bonne idée de rééditer ses meilleurs ouvrages. Australienne de naissance, puis allemande par son mariage, ses romans sont un régal de finesse et d’humour.
Malgré un départ un peu lent, Christopher et Colombus enchantera le lecteur lorsque les jumelles débarquent en Amérique.
Un excellent moment et un très beau vocabulaire.