Après la taxe syndicale, le gouvernement trouve le moyen d’engraisser un peu plus encore des syndicalistes : Thierry Lepaon, l’ex-numéro 1 de la centrale de Montreuil va atterrir à la nouvelle Agence de la langue française, selon Le Canard enchaîné. Nous en étions restés sur les gros soucis qu’avait rencontrés Lepaon fin 2014 : rénovation de son appartement de fonction pour 130 000 euros, de son bureau au siège de la centrale à Montreuil pour 62 000 euros, mais aussi son gros chèque façon parachute doré qu’il avait touché de la CGT Normandie (30 000 euros).
Des affaires de gros sous qui n’ont rien pour surprendre car l’on sait que la CGT regorge d’argent (public). Des sommes considérables glanées à la sueur des véritables travailleurs et des contribuables, comme nous l’avions révélé en 2012 (plus de 82 millions d’euros de réserve financière dont 41 millions en placements, voir ici : un expert-comptable analyse les comptes de la CGT).
Ces révélations en cascade valurent à Thierry Lepaon d’être poignardé dans le dos par ses camarades (pas vraiment étrangers à sa chute) et de perdre sa place de Gauleiter de tous les bolchos, en janvier 2015, le jour-même de l’attentat à Charlie Hebdo.
Ne sortons pas les mouchoirs, Lepaon est aujourd’hui toujours rémunéré par le syndicat, (c’est-à-dire en grande partie grâce à l’argent public), la CGT n’ayant « pas trouvé d’évolution professionnelle en ce qui le concerne » (sic), de l’aveu-même de son successeur Philippe Martinez.
Homme de réseaux, l’ancien chaudronnier maîtrise l’art courtisanesque du parachutage : entre 2010 et 2013, Lepaon a représenté la CGT dans ce grand fourre-tout et n’importe quoi qu’est le Conseil économique, social et environnemental (un poste rémunéré 3786,76 euros brut par mois en 2016).
François Hollande, bon prince, devrait donc recaser Thierry Lepaon. Mais où ça ? Eh bien dans un de ses multiples fromages que compte la République pour ses prébendiers de tout bord, à savoir l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI), créée en 2000, et qui compte 12 personnes pour un budget annuel de 1,2 million d’euros, dont 600.000 euros de subvention d’État, selon Europe 1.
Thierry Lepaon se passionne, paraît-il, pour la lutte contre l’illettrisme (en 1996, il avait écrit un rapport sur le sujet pour le Conseil économique et social régional de Basse-Normandie), ce qui est tout à son honneur.
Il devrait donc atterrir à l’ANLCI. Mais gros hic : le président de l’ANLCI ne touche aucune rémunération (le poste ne doit cependant pas être dépourvu de quelques sympathiques à-côtés, n’en doutons pas).
Ni une ni deux, le gouvernement, jamais avare de l’argent du contribuable, a trouvé la parade et décidé, révèle Le Canard enchaîné, de transformer l’ANLCI en une « Agence de la langue française, dont le président sera rétribué ».
Il s’agit en réalité de l’Agence de la langue française pour la cohésion sociale, dont Manuel Valls vient d’annoncer, ce mercredi, la création d’ici la fin de l’année, dans le cadre de ses mesures de lutte contre l’ « apartheid » des quartiers. Que ne ferait-on pas en Hollandie pour un syndicaliste blackboulé par ses pairs…
Dans ce même numéro du Canard, on apprend le recyclage d’une autre figure éminente du syndicalisme : Stéphane Lardy, spécialiste de l’assurance chômage à Force ouvrière, pourrait être recasé à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), où il rejoindrait un infirmier devenu haut fonctionnaire pour 7 257,55 euros net par mois, l’ex-patron de la CFDT, François Chérèque…
Jean-Baptiste Léon – Contribuables Associés