Dessine moi un monde… Le dernier livre… de David Miège

 

 

Par Charles Chaleyat

Avec la fin du monde (à laquelle il est convoqué comme tout un chacun), Miège craignait de nous attrister par le tableau de tas de choses périssantes ou mensongères (le changement, la pensée unique, la grammaire française et la pause fiscale), ajouté à la peinture d’une fin civilisationnelle très probable… car ils sont légions à nous le paver ce voyage au bout de la nuit ! Miège en a repéré beaucoup mais, d’abord gentiment, il n’a pas nommé ceux qui nous cernent et dont Audiard avait écrit un portait aussi concis que précis mais sans dessin : les cons, puis il a parsemé ce monde finissant de petites fleurs. Chez Miège, les c.  sont omniprésents, quoiqu’on les voie peu : seuls ses petits héros tristes, dépassés ou écoeurés, mais plein de bon sens ou délicieusement idiots (à la manière de Dostoievski), en désignent certains : les censeurs, les totalitaires, les médiacrates et les propagandistes, associés aux ennuis habituels qui, comme l’arête de poisson ou l’os, jalonnent toute notre vie et qu’on ne peut oublier.

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Heureusement, Miège ne laisse jamais ses petits héros qu’il aime bien sans l’aide d’un chat, d’oiseaux ou d’une mystérieuse planète. Parfois, c’est même la Femme, belle et aimante, qui nous rejoint dans tout le dessin comme l’espérance pointant encore et toujours.

Ce n’est donc pas la fin du monde : des femmes, des chats, des oiseaux, des petites fleurs, et de l’ivraie aussi, en font le jardin que Dieu nous a confié et convié à entretenir avec les poètes dont Miège campe la figure lucide, fantaisiste et amicale, ici dans un livre, et chaque semaine dans la presse libre.

Le dernier livre avant la fin du monde, David Miège, Muller édition

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