La théorie du “milliard d’or”…

La théorie du « milliard d’or » qui se réfère aux gens les plus aisés du monde, a subi de maintes modifications depuis sa création. Il existe plusieurs acceptations de ce terme dont l’une est fondée sur l’insuffisance des ressources de notre planète : il y en aurait seulement pour un milliard d’habitants de la Terre. Une autre, moins répandue, préconise que ceux qui ne font pas partie des meilleurs représentants de l’humanité doivent travailler pour assurer une vie confortable aux élites. Quoi qu’il en soit, le fameux « milliard d’or » habite bien évidemment en Occident.

La théorie a engendré des explications faussement scientifiques mais aussi à de nombreuses interprétations idéologiques voire mystiques. Il y en a une qui fait un lien avec l’idée de l’« âge d’or » de progrès et de prospérité. Mais tous ne peuvent certes pas vivre dans cet « âge d’or », celui-ci n’étant que pour ceux considérés comme la partie civilisée de l’humanité habitant un Occident développé et progressiste.

Du reste, certains chercheurs et experts de l’ONU annoncent régulièrement que seulement un milliard de personnes peut mener une vie prospère en se référant de fait à la théorie du « milliard d’or ». Quoi qu’il en soit la prospérité des uns se fonde souvent sur la malheur des autres : des millions de personnes sur la planète ne mangent pas à leur faim, font l’objet d’agressions extérieures ou vivent dans de mauvaises conditions écologiques.

“L’Occident a mérité une vie prospère notamment parce que la productivité du travail y est plus élevée” estime le responsable du laboratoire de surveillance des risques de déstabilisation politique et sociale de l’Ecole des hautes études en sciences économiques Andreï Korotaïev. “Son monopole a cependant ses limites dont l’apparition de nouveaux grands acteurs internationaux tels que les BRICS en est la preuve” précise-t-il.

« Le monopole d’une seule force touche à sa fin. En termes de PIB global, en termes de pouvoir d’achat, la Chine a déjà dépassé les Etats-Unis. Les BRICS constituent une alternative réelle qui est en train de monter en puissance et de se renforcer. La dominance occidentale est moins forte qu’il y a une vingtaine d’années. Ce qu’entreprend aujourd’hui l’Occident s’explique justement par la perte de sa situation dominante. Ce sont des combats d’arrière-garde qu’on voit aujourd’hui ».

C’est apparemment pour réunir et motiver la société occidentale autour de l’idée de sauvegarde du leadership dans le monde que les décideurs de Washington et  Bruxelles ne cessent de fabriquer des épouvantails.

C’est maintenant la Russie qui est proclamée l’un des foyers du mal dans le monde : Moscou, trop proche des frontières de l’OTAN, constituerait une menace pour l’existence paisible du « milliard d’or ». Le monde a pourtant changé et ces changements sont irréversibles. L’Occident a de plus en plus de mal d’imposer sa volonté aux autres.

Selon le président du Conseil de surveillance de l’Institut de démographie, de migration et de développement régional Iouri Kroupnov :
« Il s’agit d’une pyramide financière spéculative qui a été spécialement créée et dont bénéficie pour ainsi dire le fameux « milliard d’or », celui même qui a déclenché en fait la crise financière et économique. Ce qui fait qu’aujourd’hui le montant des dettes et des produits financiers dérivés est au moins dix fois plus élevé que celui du produit intérieur brut de tous les Etats réunis ».

On a beau d’inventer des arguments pour réfuter la théorie du complot monté par le fameux « milliard d’or ». C’est d’ailleurs l’occupation préférée des politologues et économistes libéraux. Il y a cependant une chose évidente : le déséquilibre artificiel instauré dans le monde par l’Occident depuis ces dernières décennies qui suppose la dominance de l’un et la soumission de tous les autres, est en train d’être relégué dans le passé.

source

Related Articles