La confusion qui règne à Bruxelles, à cause du Brexit, profite aux pesticides. Mardi 28 juin, la Commission européenne a décidé, sans l’accord des Etats-membres, de prolonger de 18 mois l’autorisation de commercialisation du glyphosate, cet herbicide le plus vendu au monde, par Monsanto notamment. Cette décision fait suite à une réunion du vendredi 24 juin qui n’a pu aboutir à un accord majoritaire, au lendemain du référendum qui avait secoué l’Union européenne. Tout comme deux autres comités n’avaient pu prendre de décision, faute de majorité.
Autrement dit, le Brexit offre un sursis de 18 mois au glyphosate. Dans cette vidéo, à partir de la 8e minute, on peut voir le commissaire Vytenis Andriukaitis à la santé et à la sécurité alimentaire annoncer cette décision, à l’issue du Conseil “Agriculture et pêche” à Luxembourg. Il évoque une mesure de “protection sanitaire” pour la justifier.
En l’absence d’homologation avant le 30 juin, les Etats membres auraient été contraints de retirer les autorisations de tous les produits à base de glyphosate, parmi lesquels figure l’herbicide Roundup de Monsanto. Ce renouvellement de l’autorisation permettra à l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) de mener une nouvelle évaluation de cette substance.
“La Commission ose encore décider seule sur cet enjeu”
Laquelle n’a pas manqué de faire réagir les associations militant contre la réautorisation du glyphosate. Générations futures parle de “scandale”. Son porte-parole, François Veillerette, déclare au HuffPost: “A l’heure du Brexit, ce référendum qui rappelle à la Commission européenne qu’elle doit écouter sa population, et bien elle ose encore décider seule sur cet enjeu, sans l’accord de tout le monde. La réautorisation du glyphosate était sujette à controverse depuis un moment. D’ailleurs, les pays n’ont pas réussi à s’entendre, après trois réunions, rien n’avait été entrepris.”
Le communiqué de l’association précise que “plus de 155.000 personnes ont signé la pétition conjointe foodwatch – Générations Futures – la Ligue contre le cancer et 69% des Français se sont déclarés opposés à cette ré-homologation.