Deux idées clairement exprimées : le respect de la vie, la priorité aux pauvres. De nombreux articles ont été publiés cette semaine pour dresser un bilan des cent premiers jours du Pape François dans sa mission « d’évêque de Rome », comme il aime se voir appelé.
Il y a quelque audace à dresser un bilan sur les faits et les idées du Pape dans un délai si bref. S’attendait-on à voir un révolutionnaire s’installer sur le siège de Pierre ?
En fait, ces cent jours ont surtout permis de découvrir le style du Pape François, fait de simplicité, de clarté et de charité. Ce style lui a déjà valu la dévotion du peuple catholique, et il pourra en prendre pleinement conscience au cours des JMJ qui vont se tenir à Rio du 23 au 28 juillet prochains.
Cependant il y a deux idées sur lesquelles la position du Pape François semble bien arrêtée. La première est le respect de la vie, c’est-à-dire la condamnation de toute pratique, voire même de tout mode d’existence, de nature à écarter la vie : non seulement la contraception, l’avortement, le mariage homosexuel, mais aussi le refus de l’enfant au nom du confort ou du bien-être matériel. Lors de la réception (privée) d’une délégation de parlementaires français samedi 15 juin dernier, il leur a dit clairement qu’ils ne devraient pas hésiter à « abroger » les lois contraires à la vie, et leur a rappelé leur devoir d’insuffler dans la loi « un supplément, un esprit, une âme qui ne reflète pas uniquement les modes et les idées du moment ».
La deuxième idée est celle de la présence des catholiques, et notamment des prêtres et gens d’Eglise au plus proche des pauvres. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un combat contre la pauvreté dans le monde, bien que François aime citer très souvent Paul VI et Popularum Progressio (comme Benoît XVI l’avait fait auparavant d’ailleurs). Il s’agit plutôt d’être aux côtés des pauvres pour reconnaître et faire valoir leur dignité : c’est contre l’exclusion qu’il faut agir. C’est un problème d’éducation, de bénévolat, de charité plutôt que d’aide matérielle ou financière. L’expérience des quartiers pauvres d’Amérique du Sud habite l’esprit du Pape, et nul doute qu’il donnera bientôt des lignes de conduite plus précises dans ce domaine.
Pour le reste, il est certainement prétentieux de prévoir ce que le Pape va dire et faire pour guider les fidèles du monde entier au cours des mois à venir. « Il y a une très grande bonté dans son regard », a déclaré un des parlementaires français présents à l’audience. C’est peut-être la raison majeure d’espérer pour les initiatives du Pape François dans les mois à venir.
> Cet article est publié en partenariat avec l’ALEPS
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