La censure version Macron!

Alors que le locataire de l’Elysée s’en est pris à RT lors d’une conférence de presse commune avec Vladimir Poutine, à Versailles, plusieurs hauts responsables du média russe ont souhaité réagir.

«Russia Today et Sputnik ont été des organes d’influence et de propagande.» On savait les proches d’Emmanuel Macron peu friands de RT. Cette fois, c’est le président français lui-même qui s’est exprimé sur le sujet… devant Vladimir Poutine. Alors que les deux chefs d’Etat tenaient une conférence de presse commune à Versailles, le 29 mai, Xenia Fedorova, présidente de RT France, a interpellé le locataire de l’Elysée sur le refus de ses équipes de laisser des journalistes de RT accéder à son QG de campagne, au soir des premier et second tours de l’élection présidentielle.

«La totalité des journalistes étrangers, y compris russes, ont eu accès à ma campagne», a rétorqué le président français, avant de préciser : «Et à cela je ne céderai rien. Russia Today et Sputnik ne se sont pas comportés comme des organes de presse et des journalistes, mais ils se sont comportés comme des organes d’influence, de propagande, et de propagande mensongère, ni plus ni moins.»

Face à cette nouvelle banderille anti-RT, Xenia Fedorova a tenu à donner son point de vue : «Nous sommes très déçus par cette réponse. Nous ne nous attendions pas à ce que le président Macron continue de proférer ces accusations. Nos journalistes ont souffert de certaines pressions de la part de son équipe de campagne et pas une seule fois on ne nous a donné ne serait-ce qu’un exemple de la manière dont RT et RT France en particulier auraient agi afin de saboter sciemment sa campagne. De plus, le site de RT France est facilement accessible à tous et n’importe qui peut vérifier qu’aucun des articles qui traitent d’Emmanuel Macron ne peut permettre de dire que nous faisons de la propagande.»

La journaliste s’est notamment montrée inquiète des conséquences d’une telle réponse de la part d’Emmanuel Macron : «J’espère qu’il nous confond avec d’autres médias et qu’il n’est pas bien informé à ce sujet mais une telle réponse de sa part soulève des inquiétudes car nous avons des journalistes qui travaillent en France. Et nous pensons que dans un pays comme celui-ci, le pays de la liberté d’expression, il est préoccupant que l’on puisse nous refuser l’accès à certaines informations, ce qui ne nous permettrait pas de couvrir les événements de la meilleure des manières.»

 

Quant à Margarita Simonyan, rédactrice en chef de RT, elle a également rappelé qu’aucune preuve n’avait été fournie afin d’étayer ces accusations de propagande : «Il est très décevant que ce qui avait commencé comme une rencontre productive entre deux chefs d’Etat se soit transformée en une nouvelle occasion pour le président Macron de proférer des accusations sans fondement contre RT. Il se trouve que, malgré les nombreuses invectives adressées durant la campagne présidentielle, jusqu’à aujourd’hui, pas un seul exemple, pas une seule preuve que RT ait diffusé des fausses informations à propos d’Emmanuel Macron n’a été présentée. Ni par son équipe, ni par les médias mainstream qui ont aveuglément diffusé les accusations de l’équipe d’Emmanuel Macron contre RT. Le tout sans questionnement aucun et sans prendre la peine de vérifier ces attaques. En qualifiant de fausse information toute information avec laquelle il ne se montre pas d’accord, le président Macron pose les bases d’un dangereux précédent qui menace à la fois la liberté d’expression et le journalisme dans son ensemble.»

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