C’est en 1930 qu’Yves Desdemaines Hugon adopte le pseudonyme de Gervy et rejoint la Maison de la Bonne Presse (ancêtre de Bayard-Presse). En 1938, dans Le Pélerin, il crée les aventures de Pat’Apouf détective. Une belle réussite qui durera pour lui jusqu’en 1973 et se poursuivra, avec d’autres dessinateurs, jusqu’en 1990.
Les éditions du Triomphe qui, depuis des années, font un remarquable travail de redécouverte de l’âge d’or de la BD, ont déjà publié près d’une douzaine d’albums des enquêtes du sympathique rival de Rouletabille. Pat’Apouf au Far West a paru dans Le Pélerin du 15 janvier au 30 septembre 1956.
Le thème du Far West (présent très tôt dans la bande dessinée et les illustrés français), à une époque où le western est encore un genre dominant, avait déjà été exploité par Gervy dans Paulo au Far West (dans Bayard, 1939-1940) et dans Alain au Far West (dans Jean et Paul en 1940 et dans Bayard en 1953-1956).
L’approche westernienne de Gervy paraîtra sans doute caricaturale aux spécialistes de la chose, d’autant qu’une lectutre révisionniste des Indiens et des cow-boys est passée par là. Il n’empêche que, par-delà les habituels clichés, Gervy ne dérape pas trop et son histoire tient la route. Et puis, loin des ukases qui vont bientôt nous interdire de respirer trop fort, on aime bien – ce qui serait impensable aujourd’hui dans une BD pour nos chères têtes blondes (je ne sais pas si on a encore le droit d’utiliser cette expression…) – que les héros se voient offrir, par un Yankee de circonstance, des cigares de La Havane, du cognac, du rhum de la Martinique et de la vodka !
Editions du Triomphe.
Alain Sanders – Présent