Elle est professeur de théâtre, il est son élève.
Elle a un mari, trois enfants adolescents, une vie apparemment rangée de bourgeoise de province.
Elle aime les grands auteurs, il veut devenir écrivain.
Elle aime les mini-jupes, il aime ses jambes.
Elle le trouve brillant, il veut l’épouser.
Elle s’appelle Brigitte et lui Emmanuel
Mai 2017. Elle a maintenant 64 ans et lui 39. Elle tient la main du plus jeune président de la République que la France ait connu. Il dit qu’il ne serait jamais arrivé là sans elle.
J’avais envie de comprendre comment une femme issue de la petite bourgeoisie de province, élevée chez les sœurs, a eu l’incroyable audace d’affronter sa famille et la morale populaire pour vivre une deuxième vie avec un homme de vigt-quatre ans de moins qu’elle.
Comme je l’avais fait pour Penelope, je me suis approchée au plus près de l’histoire de Brigitte (une fille du baby-boom elle aussi) pour savoir ce qu’elle dit d’une époque, ce qu’elle dit de nous, les Françaises.
Pour cela, j’ai marché sur les pas de Brigitte à Amiens, au Touquet, en Alsace et à Paris, j’y ai rencontré des dizaines de témoins et je me suis replongée dans l’époque de la jeunesse de Brigitte, celle qu’Emmanuel n’a pas connu : l’après-guerre, le Général, les 45 tours, mai 68, les Trente Glorieuses…
Macronella aime les répétitions!
La Première dame a épousé deux hommes différents aux mêmes endroits, à trente ans-trois d’écart.
Son “oui” a résonné deux fois à l’hôtel de Ville du Touquet. La première fois, c’est le samedi 22 juin 1974. Vêtue d’une longue robe bustier en dentelle, Brigitte Trogneux, qui vient de fêter ses 21 ans en avril se marie avec André Auzière. “Sur le cliché, toutefois, il esquisse une grimace, remarque Sylvie Bommel. Comme un pressentiment de son infortune à venir“. Trente-trois ans plus tard, le samedi 20 octobre 2007, rebelote. “Pour ses secondes noces, elle a choisi le même lieu que pour ses secondes noces, le Touquet, la même salle des mariages dans cet hôtel de ville aux allures de manoir médiéval anglais. Et c’est le même maire qui officie (Léonce Deprez Ndlr)”, relate Sylvie Bommel page 17.
Mais ce n’est pas tout. Trois décennies plus tard, Brigitte Macron s’assoit aussi à la même table. Celle du Westminster, LE grand grand hôtel de la station. Exactement comme pour son premier mariage. “Ce choix me trouble, écrit Sylvie Bommel page 212. Pourquoi s’exposer ainsi à des rapprochements périlleux? Une revanche sur toutes les années où il a fallu se cacher?” La journaliste l’ignore, mais s’interroge encore: “Pas besoin d’obliger Brigitte à repasser devant le même maire dans le même hôtel de ville et à partager la même pièce montée dans le même palace, avec pour partie, les mêmes invités! Si ça se trouve Le Beau danube bleu, la valse sur laquelle Emmanuel la fait tournoyer, elle l’avait aussi dansée au bras d’André.” L’histoire ne le dit pas.