https://www.youtube.com/watch?v=NNDgsw39m9s
La présence des Nourritures terrestres sur la photo officielle de Macron ne procédait donc pas d’un malencontreux hasard. C’est ce qu’il ressort de l’entretien donné à La Nouvelle revue française autour du thème du “romanesque” dans le monde politique. Il dit s’être construit par Colette et Giono à l’enfance, Gide et Camus à l’adolescence, puis Proust et Céline.
Se passionner pour Gide et se construire avec lui à l’adolescence… Ce n’est pas anodin, c’est explicite et édifiant!
C’est donc ici que s’explique enfin la présence ahurissante et très choquante des Nourritures terrestres (1897) sur le portait officiel.
Cet ouvrage plus que sulfureux, parfois appelé plus simplement Les Nourritures, est un livre sur le désir et l’éveil des sens, l’amour libéré de ses contraintes morales ou religieuses ou comment être pleinement heureux en assumant sa pédérastie…
“J‘appelle pédéraste celui qui, comme le mot l’indique, s’éprend de jeunes garçons” écrivait André Gide dans Corydon, paru en 1911.
Dans un article de Boulevard Voltaire George Michel disait que les goûts littéraires d’un président, l’on s’en moque un peu. En l’occurrence, c’est impossible.
Lire Gide à sa génération, ce n’est pas rien, tant les quinquagénaires d’aujourd’hui le connaissent à peine ou pas.
Il fallait le lui faire connaître. Est-ce Brigitte?
Pour une remise ne perspective, c’est ici qu’il convient d’écouter à nouveau l’analyse fort pertinente qu’en avait fait le professeur Adriano Segatori, psychiatre et psychothérapeute italien. Son analyse du profil d’Emmanuel Macron, basée sur la biographie, ses dires et ses images de campagne, le diagnostiquait comme un individu qui n’a “pas de limite”, pour lequel “tout était permis” car il a connu un grave “problème de type pédophile”, concluant, : « Macron est un psychopathe qui travaille uniquement pour lui-même. »
Edmond Furax
“Je ne suis que l’émanation du goût du peuple français pour le romanesque”
Emmanuel Macron a accordé un entretien à La Nouvelle revue françaiseautour du thème du “romanesque” dans le monde politique. “Les Français sont malheureux quand la politique se réduit au technique, voire devient politicarde. Ils aiment qu’il y ait une histoire. J’en suis la preuve vivante!”, assure notamment le chef de l’Etat.
Dans le grand roman de la politique française, Emmanuel Macron est aujourd’hui le personnage central. Cela ne semble pas déplaire au chef de l’Etat, qui a accordé un long entretien à La Nouvelle revue française, prestigieuse revue littéraire, à paraître dans son édition du mois de mai et que le JDD a pu lire. Le Président y évoque son rapport à la littérature et l’aspect “romanesque” de la vie politique : “Par romanesque, j’entends une redécouverte au sens tragique : une perception non point du réel mais dramatique, c’est-à-dire posant la question du sens.”
D’ailleurs, explique-t-il, sa pratique de la littérature joue directement dans son rapport aux Français. “Les Français sont malheureux quand la politique se réduit au technique, voire devient politicarde. Ils aiment qu’il y ait une histoire. J’en suis la preuve vivante! Je suis très lucide sur le fait que ce sont les Français et eux seuls qui m’ont ‘fait’ et non un parti politique”, avance celui qui ne se “sépare pas de l’édition du théâtre de Molière illustrée par Debout” et qui est “accompagné de bien d’autres écrivains français et ben sûr étrangers, en particulier ces romanciers sud-américains que j’aime tant comme Garcia Marquez”. (…)
Le chef de l’Etat fait aussi ce constat : “Cela fait des décennies que le pouvoir politique est sorti de l’émotion populaire.” Il cite l’exemple de son discours rendu en la mémoire de Johnny Hallyday, le 6 décembre devant la Madeleine. “J’ai passé une nuit à l’écrire en sachant parfaitement que ce discours ne servirait à rien, que les gens n’en voulaient pas et surtout pas d’un discours du président de la République!” Mais, explique-t-il, la foule “n’attendait pas un discours officiel”, elle “était dans l’émotion brute du moment” : “C’est cette émotion que j’ai partagée avec la foule. Rien d’autre. Les gens ne vous reconnaissent comme un des leurs que si vous prouvez que vous êtes capable de partager leur émotion.”
Le littérature a également son rôle dans le rapport d’Emmanuel Macron aux autres dirigeants, selon lui. “Avec un homme comme Vladimir Poutine, l’art, la musique, la littérature, l’histoire ont une résonance forte. Je l’ai constaté à Versailles récemment à travers la figure de Pierre le Grand. Angela Merkel est plus ‘scientifique’ que littéraire dans son approche des choses, mais la musique a pour elle une grande importance”, détaille celui qui dit s’être construit par Colette et Giono à l’enfance, Gide et Camus à l’adolescence, puis Proust et Céline encore après. “Tout cela construit un cadre sensible et intellectuel qui demeure et qui influence le regard qu’on porte sur le monde”, relève-t-il.
Ce regard le rend “paradoxalement optimiste” pour l’Europe, même si elle “redevient tragique”. “Ce vieux continent de petits-bourgeois se sentant à l’abri dans le confort matériel entre dans une nouvelle aventure où le tragique s’invite. Notre paysage familier est en train de changer profondément sous l’effet de phénomènes multiples, implacables, radicaux. Il y a beaucoup à réinventer”, constate-il. Avant de conclure que “dans cette aventure, nous pouvons renouer avec un souffle plus profond, dont la littérature ne saurait être absente”.