Les mauvaises herbes dont il est question dans cette comédie québécoise sont celles, pour un temps encore, en principe interdites de culture et de consommation au Canada, soit les plants de cannabis. Le gouvernement fédéral de Justin Trudeau a promis de dépénaliser le cannabis mais ce n’est pas encore fait. Pour survivre, et afin même d’acheter de vastes terres sylvicoles à laisser en héritage à son fils unique, un paysan du Québec a donc transformé sa grange à foin en serre hermétique de culture : cultiver cette plante tropicale en plein hiver canadien n’est certainement pas simple. Ce paysan bourru reçoit le renfort inattendu d’un acteur, petite célébrité déclinante au Québec, qui avait fui dans l’urgence Montréal, poursuivi par son shylock. Il souffre de la passion vicieuse et dévorante du jeu, et avait de très lourdes dettes auprès d’un usurier mafieux. Son espérance de vie est des plus limitée, d’où sa fuite dans la campagne profonde. Durant la première demi-heure, se met en place une véritable comédie, qui sait exposer les personnages, se moquer de leurs faiblesses…Le tout est formulé, charme essentiel du film, dans le français pittoresque du Québec, sous-titré. Ce dernier exercice est nécessaire tant sont abondantes les expressions idiomatiques locales.
Les mauvaises herbes, à fuir par le spectateur honnête
Le problème est que le film sombre lorsqu’apparaît le troisième personnage majeur : la contrôleuse de la compagnie d’électricité Hydro-Québec. Chauffer, éclairer en permanence une vaste grange dans l’hiver canadien doit certainement entraîner une consommation d’électricité aussi gargantuesque que suspecte. Séquestrée un temps, elle finira, contre rémunération significative, par être agrégée à l’équipe de la ferme. Elle se montre le personnage le plus dynamique, courageux et positif de l’histoire. Toutes ces qualités agrémentent la propagande peu fine en faveur des mœurs contre-nature qu’elle professe. La comédie disparaît alors derrière l’entreprise idéologique. Outre la promotion des « gays », le point de vue du film envers Les mauvaises herbes nous a semblé pour le moins complaisant, diffusant les deux mythes du cannabis à but récréatif ou médical…
Or, le cannabis est une véritable drogue, un produit dangereux qui détruit le corps et surtout l’esprit de ses consommateurs, en particulier des nombreux adolescents qui le consomment. Ainsi, Les mauvaises herbes, malgré son français du Québec toujours plaisant, nous a semblé être un énième spectacle idéologique, engagé pour le pire, à fuir par le spectateur honnête.
Lu sur Réinformation TV