“MATER est un cycle d’expositions sur les mères de l’exil, présenté en France et aux Etats-Unis par l’artiste peintre Arilès de Tizi. Rendez-vous du 17 mars au 30 juin pour le chapitre 1 de ce projet, l’œuvre « Reines de France », au cœur de la basilique cathédrale de Saint-Denis.
Arilès investit la crypte de six grands portraits de femmes, de mères, dionysiennes somptueusement drapées. Des coffrages majestueux, marqués d’extraits du Stabat mater, accueillent ces représentations lumineuses de madones. Les tissus qui les enserrent, en écho aux plis des gisantes royales sculptées par les artistes médiévaux, intensifient la grâce irradiant de ces écrins.
Ces figures monumentales sont associées à des portraits d’habitantes de Saint-Denis présentés dans la Halle du marché de Saint-Denis. En proposant une exposition commune à la Basilique et la halle du marché, Arilès de Tizi, fait se rencontrer ces deux lieux proches, distincts par leurs fréquentations et par leurs fonctions, mais deux lieux de culture historiques et bien vivants.
Une variation sur le thème universel de la Mater dolorosa
Madones ou reines ? L’idée d’un monde fait de porosité traverse l’art d’Arilès de Tizi. S’y mêlent les traces du profane et du sacré, de l’ici et de l’ailleurs.
Arilès de Tizi se réapproprie le thème universel de la Mater Dolorosa. Cette dramaturgie de la figure maternelle devient le contrepoint idéal pour célébrer ces femmes qui, issues pour la plupart de milieux populaires, affrontant les épreuves de la vie, ont tenu et se tiennent debout.
L’artiste s’éloigne de la représentation de la pleureuse et propose une interprétation réaliste et féministe qui rompt avec la tradition : face à l’exil, la mère résistante, grave, silencieuse.
« J’ai voulu représenter ces femmes comme je les ai connues ; ces mères qui étaient debout – Stabat Mater – ne pleuraient pas. Elles sont sans cris ni lamentations. » Arilès de Tizi”