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Fin 2017- Depuis quelques jours, on trouve sur Amazon un livre dont le titre dit déjà tout: “Le Pape dictateur”. L’auteur est Marcantonio Colonna, qui est décrit comme un diplômé à Oxford, avec une expérience profonde dans le domaine de la recherche historique, et dans d’autres domaines. Il vit à Rome depuis le début du pontificat du Pape Bergoglio, et il a – dit la brève biographie qui accompagne l’œuvre – “des contacts étroits avec beaucoup de personnes qui travaillent au Vatican”. Un certain marantoniocolonna nous a écrit sur gmail, nous recommandant le livre; nous lui avons demandé une rencontre personnelle, qui n’aura probablement jamais lieu, si notre soupçon est bien fondé. C’est-à-dire qu’il s’agit d’un noble pseudonyme, sous lequel se cache une personne qui préfère ne pas être identifiée. Il n’est pas exclu que ce soit un non-italien, peut-être un anglo-saxon. Nous faisons cette hypothèse en nous basant sur le fait que ses références sont de préférence à des sources en anglais. Ceux qui suivent <Stilum Curiae> savent que nous avons traité de manière très intense et approfondie des mécanismes internes de la Curie à l’époque de François, avec les hommes et les événements cachés qui ont conduit à la situation actuelle. Tout ce matériel aurait pu être précieux pour un tel livre; mais la seule référence à notre travail est un article écrit en anglais pour le magazine <First Things>.
De toute façon, il n’est pas très important de savoir qui en est l’auteur. Il est important en revanche qu’il ait été écrit, car il effectue une opération importante. Celle d’aligner, les uns après les autres, tous les éléments concrets, utiles, et non passés par les mains de spécialistes de l’apologie des vivants, pour reconstituer l’histoire de ce qui restera probablement dans l’histoire comme l’un des pontificats les plus discutables et débattus des derniers siècles.
Si le livre a un défaut, c’est celui de ne pas être plus long et plus détaillé. Mais déjà ainsi, il présente un cadre impressionnant. Eh oui, parce que si l’on est entraînés par le flux de la quotidienneté et si l’on est constamment confronté à ces problèmes, il est difficile d’avoir une vue d’ensemble approfondie et étendue du développement des événements. L’auteur examine le personnage principal depuis le début de sa carrière ecclésiastique, et met en évidence ce qui apparaît désormais comme des caractéristiques: “Un expert de l’auto-promotion. Camouflé derrière une image de simplicité et d’austérité”. Une circonstance qui a été essentielle au Conclave de 2013, attirant dans le piège même des personnes – comme le cardinal George, de Chicago – qui regretteront par la suite leur soutien au prélat argentin. Marcantonio Colonna s’appuie sur un livre “El verdadero Francisco” publié en Argentine par Omar Bello, qui pendant huit ans a travaillé pour l’archevêque, pour le lancement d’une nouvelle chaîne de télévision dans le diocèse.
Il n’ y a pas de nouveautés de grande ampleur, ou de révélations extraordinaires, dans “Il Papa Dittatore”; mais il est à coup sûr très bien documenté, intéressant et précieux, surtout en ce qui concerne les opérations discutables comme la révocation du vérificateur général des comptes Libero Milone , la nomination d’un commissaire pour les frères franciscains de l’Immaculée, et surtout pour l’Ordre de Malte, une opération d’un extraordinaire manque de scrupules de la part du Pontife et de la Secrétairerie d’Etat, où l’odeur de l’argent prévaut sur tout et sur tous, sans pitié rien que pour l’image d’un règne tout entier pauvreté et inspiration franciscaine.
Nous ne pouvons pas vous raconter tout le livre. Mais nous voulons vous offrir une dernière citation, parce que depuis quelque temps – et vous le savez – nous essayons de comprendre comment il est possible qu’en plus de trente-cinq ans de “couverture” du Vatican, nous n’ayons jamais connu un tel climat de terreur dans les Palais Sacrés. La récente interview du Cardinal Müller [1] nous a dit ce que nous savions déjà: que sous le règne du Pape Bergoglio, les vies et les carrières se jouent sur l’instant d’une dénonciation, d’une accusation anonyme. Le Pontife, écrit Marcantonio Colonna, citant une source anonyme, “est quelqu’un qui sait avant tout instiller la peur”. C’était le cas à Buenos Aires, c’est le cas à Rome, grâce à “un réseau de mensonges, d’intrigues, d’espionnage, de méfiance et, plus que toute autre chose, de peur”.
Tout à fait l’étoffe dont doit être tissé un Vicaire du Christ, non?
NDT
[1] Dans Il Corriere de dimanche dernier : «Les personne ne peuvent être renvoyées ad libitum, sans preuves ni procès, seulement parce que quelqu’un a dénoncé anonymement de vagues critiques au pape venant de l’une d’elles…»
Dévoilé comme auteur du Pape dictateur, Henry Sire a été suspendu de l’Ordre de Malte
Le nom de l’historien a été révélé par les éditions Regnery Press dans la perspective de la prochaine parution de son livre sur le pape François en version papier. Henry Sire l’avait auto-publié en ligne en décembre dernier sous le pseudonyme de Marcantonio Colonna, amiral de la flotte pontificale lors de la bataille de Lépante.
Aussitôt, l’Ordre de Malte l’a suspendu pour violation de sa constitution.
Après avoir reçu notification de cette suspension, mercredi dernier, Sire a publié un communiqué affirmant que celle-ci est « totalement illégale ». La décision a été prise par le Grand Chancelier sans le consentement du Lieutenant de l’Ordre, fait-il observer.
« Les lois de l’Ordre précisent qu’une telle procédure doit être lancée par mon supérieur, qui est le Grand Commandeur, et il n’est pas intervenu. En outre, le supérieur doit initier la procédure sans communiquer avec le Grand Chancelier. On n’a pas tenu le moindre compte de ces exigences », a souligné Henry Sire.
« Ironie des choses : ces illégalités ont été commises par le Grand Chancelier qui a évincé le Grand Maître l’an dernier en protestant contre la supposée illégalité de sa propre suspension », conclut le communiqué.