Alors que l’enquête sur le crash de l’Airbus A320 se dirige désormais vers la personnalité d’Andreas Lubitz, un ancien commandant de bord a relevé plusieurs « incohérences » dans la version officielle détaillée par le procureur de Marseille ce jeudi, résume Agora Vox :
La version officielle des circonstances du crash de l’Airbus A320 est-elle plausible ? Alors que l’enquête s’est dirigée vers la personnalité d’Andreas Lubitz, le co-pilote qui aurait volontairement crashé l’appareil, Gérard Arnoux, le président du comité de veille et de la sécurité aérienne et ancien commandant de bord, a relevé des « incohérences » dans la version dévoilée ce jeudi par le procureur de la République Marseille.
Selon l’ancien pilote, invité sur la plateau du Grand Journal jeudi soir, trois éléments ne collent pas avec la version officielle.
1. La respiration du co-pilote
Premièrement, selon Gérard Arnoux, il est impossible d’entendre le bruit de la respiration des pilotes à l’intérieur de l’appareil. Pourtant, c’est sur cet élément que se sont basés les enquêteurs pour affirmer que le co-pilote était bien conscient au moment des faits.
« Le procureur nous dit que pendant toute la descente, on entend le souffle du copilote », commence l’ancien commandant de bord. « Or, moi qui ai fait 18 ans d’A320, je peux vous certifier qu’on ne peut pas entendre le souffle de qui que ce soit, à moins que ce soit un asthmatique. Et encore, je n’en suis pas sûr. Parce qu’on a même demandé à la compagnie de nous donner des casques antibruit tellement on n’arrivait pas à se parler. L’A320, surtout les premières générations, était extrêmement bruyant au niveau soufflerie. Du coup, je peux vous certifier qu’on ne peut entendre le souffle. Ça n’est pas possible. »
2. Un bruit lors de l’activation du système ?
Deuxième incohérence selon l’ancien pilote : l’activation du système de descente ne fait absolument aucun bruit. Or, à nouveau, le procureur de la République de Marseille avait affirmé que les enquêteurs avaient entendu le copilote actionner volontairement ce système.
« Ça ne fait strictement aucun bruit », assure Gérard Arnoux. « Il n’y a que l’enregistreur des paramètres de vols qui nous le dira. Par contre, la descente est cohérente avec une telle action. »
3. Et l’alarme de la porte ?
Enfin, la dernière anomalie relevée par Gérard Arnoux concerne la porte du cockpit. Selon lui, elle aurait dû émettre un signal d’alarme si le copilote avait en effet refusé l’accès au commandant de bord.
« C’est peut-être une omission du procureur, mais normalement, quand le commandant de bord réclame l’ouverture de la porte, il le fait « standard » au début, avec un code. Et si ça ne répond pas, il le fait avec un code d’urgence qui est spécifique à cette machine. À ce moment-là, la porte doit s’ouvrir au bout de 30 secondes, sauf si l’autre pilote l’en empêche. Mais on ne nous a jamais parlé du bruit strident que ça fait durant 30 secondes. C’est pourtant une alarme extrêmement forte… »
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