Samy Amimour s’est fait exploser la sous-ventrière au Bataclan le 13 novembre dernier. C’était pourtant un petit gars très bien, comme nous l’a expliqué le maire UDI de Drancy, Jean-Christophe Lagarde. Un petit gars bien dans une famille bien, qui avait même travaillé à la mairie. D’ailleurs, tout le monde est tombé de sa chaise lorsqu’on est venu l’interpeller un jour d’octobre 2012.
La police l’avait fiché comme un individu en voie de radicalisation et potentiellement glissant sur la voie du terrorisme, cela depuis qu’il fréquentait une mosquée radicale et identifiée comme telle, où les barbus continuaient – et continuent toujours ? – de prêcher la haine. Il faut dire que la police connaissait bien Samy : c’est chez elle qu’il s’entraînait au tir. Pan ! pan ! pan ! Ça ne s’invente pas.
La justice a retiré à Samy Amimour son passeport. Pas longtemps : 4 mois tout rond. Son avocat a fait valoir que la RATP l’avait viré et qu’il avait besoin de ses papiers pour trouver du boulot. Une juge attendrie lui a donc rendu sa carte d’identité début 2013. En septembre, il partait en Syrie. Et deux ans plus tard, il revenait perpétrer son massacre.
Samy avait 28 ans, une épouse nommée Kahina et une petite fille d’un an. Kahina est tombée amoureuse du chauffeur de bus, puis elle l’a suivi dans sa dinguerie mortifère. À 18 ans elle a lâché sa classe terminale pour partir le rejoindre en Syrie, l’a épousé, lui a fait un enfant. Et aujourd’hui regrette de n’avoir pas suivi son mari sur la voie du martyre, mais ne désespère pas d’y arriver.
En poursuivant leurs recherches sur les auteurs du massacre du Bataclan, les enquêteurs ont pu retrouver tous les échanges qu’elle a eus avec un (ou une) proche resté à Paris. Le Parisien les publie ce lundi.
Après Raqqa, le jeune couple s’est installé à Mossoul, dans le fief de l’État islamique. Seule ombre au tableau : les frappes de Bachar et de la coalition : « Au fond, c’est une guerre contre l’islam pure et dure, pas contre le terrorisme », dit-elle. Sinon, c’est le paradis : « J’ai un appart’ tout meublé avec cuisine équipée, deux salles de bains toilettes et trois chambres, et je paye pas de loyer, ni l’électricité et l’eau. La belle vie, quoi ! […] Et toutes les villes que j’ai faites, en Syrie et maintenant en Irak, je n’ai pas vu un seul mendiant ! […] Tu sais pourquoi ? Parce que les biens sont tellement bien distribués équitablement que tout le monde vit bien. » C’est beau comme du Jean-Paul Sartre à son retour d’URSS : « Le citoyen soviétique améliore sans cesse sa condition au sein d’une société en progression continuelle. » Fanatisme, quand tu nous tiens…
Mais dans ce monde en noir et blanc, ils sont les bons et nous sommes les méchants. « Bientôt, inch Allah, la France et toute la coalition vont savoir c’est quoi la guerre chez elle. […] Vous nous tuez, on vous tue, l’équation est simple. » D’ailleurs, elle aimerait bien se charger elle aussi de la tuerie. Ainsi, le 16 novembre, trois jours après les attentats auxquels son mari a participé, elle écrit : « T’es choqué des attentats ? LOL. Un des kamikazes du Bataclan était mon mari Samy Amimour, il s’est fait exploser hamdulillah… » Enfin, ce dernier message : « J’étais au courant depuis le début, et j’ai encouragé mon mari à partir pour terroriser le peuple français qui a tant de sang sur les mains. […] Rien ne sera plus comme avant. […] J’envie tellement mon mari, j’aurais tellement aimé être avec lui pour sauter aussi. » Et surtout nous faire sauter.
Remarque en passant : ni Samy ni Kahina Amimour ne pourraient être visés par une déchéance de nationalité. De plus, croyez-vous que cela ait eut pour lui et pour elle une quelconque importance ?