L’ancien chef militaire des Croates de Bosnie, Slobodan Praljak, accusé de crimes de guerre, a ingéré une substance alors que le Tribunal pénal international (TPI) de La Haye lui lisait son verdict. Les secours sont rapidement arrivés sur place.
Slobodan Prajlak, ancien chef militaire des Croates de Bosnie âgé de 72 ans a bu une substance liquide alors que Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY), qui le jugeait à La Haye, lui lisait son verdict le 29 novembre.
Son avocat a alors fait savoir à la court que son client venait «d’avaler du poison». Le juge a immédiatement suspendu la séance et appelé les secours en urgence, selon Reuters.
«Il est en vie et reçoit actuellement des soins médicaux», a fait savoir un peu plus tard à l’AFP un garde en charge de la sécurité durant l’audience.
Avant de boire la substance, Slobodan Prajlak, qui avait fait appel, s’est vu dire que sa peine de prison de 20 ans pour de présumés crimes de guerre dans la ville bosnienne de Mostar était maintenue. Pour sa part, il clame son innocence.
Il est accusé d’avoir ordonné la destruction d’un pont en novembre 1993, un acte qui a «causé des dommages disproportionnés à la population civile Musulmane» selon le juge.
La séance était retransmise en direct depuis l’intérieur du tribunal.
La semaine précédente, le même tribunal a condamné à perpétuité l’ancien chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité durant la guerre de Bosnie-Herzégovine. Peu avant l’énoncé du verdict, le prévenu, qui plaidait non-coupable, avait été évacué de la salle d’audience du tribunal pénal international de La Haye après s’être levé et avoir crié, énervé, aux juges qu’ils mentaient. «Ce n’est pas une cour de justice de l’OTAN», avait-il notamment lancé.
Certains observateurs remettent en cause l’impartialité des jugements internationaux pour des crimes de guerre commis durant la guerre des Balkans. Parmi les 161 individus poursuivis par le TPIY, 94 sont serbes, tandis que 29 sont croates. Le tribunal se défend toutefois de tout déséquilibre et soutient que les inculpations reflètent la réalité du conflit.
Il y a deux ans, la Russie avait utilisé son droit de veto au Conseil de Sécurité de l’ONU pour bloquer une résolution sur le vingtième anniversaire de la tragédie de Srebrenica, estimant que le projet de résolution présentait les Serbes comme la seule partie coupable d’un conflit armé complexe en Yougoslavie dans lequel l’OTAN est intervenue.
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