L’Hermine

Il n’a pas la pêche, Michel Racine (Fabrice Luchini). Faut dire qu’il a une grippe carabinée. Une grippe d’autant plus mal venue que, président de cour d’assises intraitable, redouté et considéré par ses pairs comme hautain, il doit siéger lors d’un procès pour infanticide. Dans le box des accusés, un père de famille accusé du meurtre de sa fillette, à coups de Rangers. Un père qui ne répond pas aux questions, se contentant de répéter inlassablement « Je n’ai pas tué ».

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Alors que l’on s’attend à un film judiciaire dans une ambiance à la Simenon, le réalisateur Christian Vincent, tel un toréador effectuant une « véronique », fait volte-face et nous entraîne dans une comédie dramatique lorsque, parmi les membres du jury, Michel Racine reconnaît une femme, Birgit Lorensen-Cotteret (Sidse Babett Knudsen). Une femme, docteur-anesthésiste, qui quelques années auparavant s’est occupée de lui et sur laquelle il a « flashé ». Un coup de cœur sans préavis, un amour platonique, et des retrouvailles qui vont troubler un Michel Racine qui va se révéler plus compatissant et fragile qu’il n’y paraît…

Amour et confusion ! Rien de spectaculaire dans ce film dont le scénario tiendrait sur une note de restaurant. Reste des dialogues ciselés au couteau servis par un Fabrice Luchini qui joue sur du velours et compose un personnage tout en nuances dont il a secret. La séance est suspendue sur ses épaules, ce qui lui a valu un prix d’interprétation lors de la 72e Mostra de Venise.

Pierre Malpouge – Présent

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