Atlantico cherche 2,5 millions d’euros et s’apprête à se lancer dans l’édition de livres numériques

EXCLUSIF. 1,25 million d’euros fin 2011, 1,25 million d’euros en 2012, ce sont les sommes que projette de lever le pure player Atlantico.fr pour “financer sa croissance” et “le développement” d’une “plateforme de diffusion de livres numériques”. L’année de l’élection présidentielle doit en effet marquer pour notre confrère le début d’une “activité d’édition (…) de livres numériques d’actualité” en partenariat avec “une maison d’éditions française centenaire” qualifiée d’“acteur établi du monde de l’édition” dans un document de présentation établi par Atlantico à l’intention d’une banque d’investissement que s’est procuré Nouvelles de France. “Cette source de revenus” devra “représenter progressivement la moitié du chiffre d’affaires” du site “à 5 ans”. C’est ni plus ni moins un “nouveau modèle économique” que pense inaugurer Atlantico qui souligne que “la publicité [n’a] pas encore démontré à elle seule sa capacité à financer l’activité”. Un constat unanime chez ses concurrents dont certains – qui ont fait le choix de la gratuité – comme Rue89.com, Causeur.fr ou Ndf.fr ont lancé des mensuels pour espérer atteindre un jour l’équilibre. La publicité est actuellement “le premier revenu dégagé” par Atlantico.

Journalisme low cost. La direction du pure player se vante dans le document de n’employer que “7 journalistes contre plus d’une vingtaine pour Rue89 et plus de 30 pour Mediapart”. “Une structure de coûts optimisée par rapport aux sites existants” permise par le “journalisme de liens” et un “réseau de contributeurs experts bénévoles” dont les productions “permettent notamment de réduire sensiblement la taille de la rédaction et donc la masse salariale”. Reste juste à savoir si les contributeurs experts sont toujours indépendants – un bénévole ne vit pas d’amour et d’eau fraîche, mais surtout si le “journalisme de liens” pratiqué par de nombreux sites d’information est honnête. Résumer un papier de 6 337 signes paru sur LesEchos.fr (sans le chapô) en brève de 2 339 signes avec deux liens plus que discrets, c’est autre chose que renvoyer systématiquement le lecteur vers la source originale comme s’y oblige le pourtant pas sexy mais si fréquenté Drudge Report. Ce portail conservateur nord-américain qui pratique un “journalisme de liens” éthique représente la deuxième source de trafic des plus gros sites d’information nord-américains derrière Google.com mais devant Yahoo.com, Facebook ou encore Twitter… Produire du contenu original a un coût et il est étonnant qu’Atlantico, qui juge à juste titre le “paysage médiatique web assez uniforme” et qu’on sait proche de milieux qui prônent à tout-va la méritocratie, cherche à faire de l’audience, donc du beurre, sur le dos de ceux qui rémunèrent des journalistes professionnels à cette fin.

Atlantico est avec Enquête & Débat et Ndf.fr le seul média professionnel d’information dont l’équipe ne provient pas de la presse écrite de gauche. Lancé en février 2011, il revendique auprès des investisseurs et des bailleurs de fonds “un positionnement ouvert, moins moralisateur, plus libéral et plus factuel” que ses concurrents. Un “modèle éditorial” qui “offre l’avantage d’une faible structure de coût”. Atlantico revendique “une vraie similitude structurelle avec le Huffington  Post, le Daily Beast et Business Insider ».

PdB et EM

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1 Comment

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  • Nico de paris , 30 novembre 2011 @ 0 h 21 min

    Pourquoi pas … Faut juste que les livres ne soient pas marxistes !!!!

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