A dix jours d’élections cruciales pour l’avenir du régime national-populiste mis en place par le président Donald Trump depuis vingt et un mois, neuf bombes ont été expédiées au domicile de personnalités appartenant à la gauche caviar. Une dixième bombe est parvenue jusqu’à la salle de rédaction de la chaîne télévisée CNN – principal porte-parole de l’anarcho-libéralisme – dont l’immeuble, situé en plein cœur de New York, dut être évacué dans un début de panique. Trois caractéristiques relient les différents impacts de cette même opération. D’abord, non seulement aucun engin n’a explosé mais tous étaient, selon le FBI, dans l’impossibilité de le faire tant leur fabrication artisanale sentait l’approximation et le rudimentaire. Ensuite, toutes les cibles visées appartiennent à la frange radicale et militante du parti démocrate qui souhaite ardemment la disparition de Trump de la scène politique. Enfin, ceux et celles qui ont reçu par la poste un paquet de la grosseur d’un appareil photo contenant une montre, un tube, du fil et un vague résidu d’explosif furent tous et toutes, ces derniers mois, l’objet de sarcasmes, de critiques et même d’attaques de la part de Trump.
Ces noms n’ont jamais cessé d’être en tête de l’actualité. L’ex-secrétaire d’Etat, Hillary Clinton, et son mari, l’ex-président Bill Clinton ; l’ex-président Barack Obama ; son ancien ministre de la Justice, Eric Holder ; l’ex-vice-président Joe Biden ; l’ex-chef de la CIA John Brennan ; madame le député de Californie, Maxine Waters ; le spéculateur George Soros ; l’acteur Robert De Niro ; et, indirectement, Jeff Zucker, président de CNN. Tous vouent une haine farouche à Trump. Tous souhaitent le voir perdre les deux assemblées du Congrès le 6 novembre. Mais tous, depuis quelques semaines, s’aperçoivent que l’homme qu’ils cherchent à abattre pourrait, grâce à ses réformes, sa popularité et sa tactique, empêcher les démocrates d’être les vrais vainqueurs de ces élections. D’où leur panique. D’où un scénario catastrophe dont les bombes sont le principal levier, comme le fut, en septembre, le scandale sexuel dans l’affaire Kavanaugh, ce juge que la gauche voulait écarter de la Cour suprême pour conservatisme. Un scénario à dix jours du vote pour que tout reste bien frais dans les mémoires. Un scénario faisant de Trump le grand responsable d’un acte de terrorisme, l’auteur d’un geste de guerre civile.
La manipulation paraît évidente. La gauche fut incapable de « couler » Trump avec le prétendu scandale de l’incursion russe dans les élections de 2016. Elle fut mise en échec à plusieurs reprises dans sa tentative d’amorcer contre Trump une procédure de destitution. Elle se brisa les reins honteusement dans l’affaire Kavanaugh, défendu jusqu’au bout par Trump. A chaque fois, la gauche reculait dans l’opinion tandis que Trump marquait des points. Jusqu’au jour où il fallut bien frapper un grand coup pour tenter d’éviter un revers. Un coup d’autant plus efficace qu’il serait silencieux. Un coup psychologique. Un choc pour les consciences. Avec des cibles bien choisies. En réalité, des cibles déjà choisies – et depuis longtemps – par Trump lui-même. Il a suffi qu’un exalté devienne son bras armé, l’exécuteur d’une obsession : celui qui, par fidélité aveugle, permet à la suggestion de devenir réalité ; celui qui, par passion politique, inscrit dans les faits un ordre muet. Un simple exécutant que recherche actuellement le FBI, mais peu importe pour la gauche car le procès est terminé, le verdict rendu – un verdict sans appel. C’est Trump le coupable parce que ça ne peut être que lui. Simple. D’ailleurs, le peuple a besoin de croire aux explications claires et logiques.
Une logique en trois volets qui est actuellement la ligne frontale de la gauche. 1- La mégalomanie de Trump le force à ouvrir une large brèche dans le système en place afin d’y loger un populisme qui contredit la nature même du pays. 2- Cette brutale opération perturbe les esprits, brouille les cartes, multiplie les opposants contre lesquels Trump bataille comme un désespéré avec une rage et un aveuglement inouïs. 3- Le choc constant, depuis janvier 2017, entre la mégalomanie d’une part et la violente réalité d’autre part, a produit aux Etats-Unis un climat empoisonné. C’est de ce poison atmosphérique, que chaque Américain est censé respirer, que part l’explication imaginée par la gauche, l’intoxication distillée par ses manœuvriers. On a sollicité l’indignation et même la révolte d’innombrables subversifs déguisés en acteurs du gaucho-libéralisme. Tous ont répété que Trump était « responsable d’un environnement hostile générateur de violence ». Les rôles sont ici inversés. C’est Trump dont on a nié la légitime élection qui est depuis vingt et un mois traîné dans la boue pour irrespect des mœurs politiciennes, rejet définitif du supranational et glorification triomphale du nationalisme. Il n’a fait que répondre à un encerclement, à un lynchage. Il n’a fait qu’opposer son insoumission à la haine, son impulsion aux calculs. Avec force. C’est cette force convaincante qu’on lui reproche maintenant. Et que l’on cherche à pulvériser avec des bombes qui ne pouvaient exploser.
Christian Daisug – Présent