Kingsman : le Cercle d’Or forme le deuxième volet des aventures de l’Agence Kingsman. Cette association britannique privée d’agents secrets, parfaitement fictive faut-il le préciser, lutte contre le crime international, et contre les tyrans mégalomanes menaçant la paix dans le monde. La série de films repose sur la combinaison voulue harmonieuse d’action et de comédie, mélangeant totalement les deux genres. L’exercice est particulièrement difficile, car trop de dérision tue facilement l’action, ou son peu de crédibilité le temps du film. En général, ces mélanges sont complètement manqués. Pourtant, le premier film avait été une surprise positive. Il s’est ajouté au cahier des charges de Kingsman : le Cercle d’Orl’ambition de réaliser une suite à la hauteur. Or, il faut bien le constater, sans être exactement totalement manqué, le second opus n’est pas au niveau du précédent.
Kingsman : le Cercle d’Or pour les purs amateurs de film d’action et eux seuls
La dimension d’action, dans un genre clairement inspiré de l’univers de James Bond, fonctionne à peu près. Le Cercle d’Or, un redoutable cartel sud-américain de la drogue, aux ramifications mondiales, mène de dangereuses opérations terroristes. Il élimine, ou peu s’en faut, l’agence londonienne des Kingsman. Les agents survivants sont donc obligés de se replier chez leur agence-fille, ignorée jusque-là de la plupart d’entre eux du fait de règles de cloisonnement des services secrets. Cette agence-fille est située dans le Kentucky, dans l’Amérique rurale profonde, à la limite du Sud. L’agence du Kentucky n’a pas du tout pour camouflage un tailleur élégant à Londres, mais une distillerie rurale de whisky. On fabrique en effet du whisky dans le Kentucky. Les deux agences mères et filles lutteront ensemble contre le Cercle d’Or.
La dimension comique est par contre pour l’essentiel manquée. Le contraste surjoué entre Anglais distingués et Américains grossiers n’amuse pas. La grossièreté est tout simplement insupportable, du moins à notre goût. Cette facilité gâche en large partie le plaisir que l’on pourrait tirer dans cet exercice de distraction pure.
La dimension d’action peut elle constamment surprendre par sa démesure baroque. Mais de là à rendre le film intéressant, il y a quand même une belle marge. Les débats sérieux sur la drogue ou la politique à mener au sujet des très nombreux drogués dans nos sociétés sont abordés par le biais d’une énorme plaisanterie scénaristique. Pour le moins, ceci ne nous a pas semblé du meilleur goût et relance le sempiternel débat quant à savoir si l’on peut rire de tout ou non. A la rigueur est-il malgré tout rappelé que se droguer n’est pas anodin ni sans risques. Soit.
Kingsman : le Cercle d’Or pourra probablement nonobstant distraire les purs amateurs de film d’action, et eux seuls.