– C’est combien le Laguiole là ? Non celui à droite là avec le tire-bouchon.
– 97 euros Monsieur.
– Ah ouai quand même ! Bon je le prends.
– Je vous fais un emballage cadeau ?
– Oui oui, c’est pour offrir à des potes qui font des saucissons-pinards … d’où le tire-bouchon.
J’avais eu l’occasion il y a peu de vous parler de Rochefort, de l’Hermione et hélas de l’extension de la mosquée de ladite ville. J’y parlais d’excellence française et de patrimoine. Aujourd’hui je vais aborder un autre patrimoine qui a failli passer à la moulinette du mondialisme mais que des patriotes ont défendu bec et ongles, leur combat n’est pas fini mais ils ont remporté les deux premières manches. On parlera donc coutellerie, et Laguiole s’il vous plait.
Laguiole est un petit village de l’Aubrac où s’installe en 1828 un premier coutelier. Au départ le couteau est rustique, lame d’acier sur manche de bois, pas très pratique et même un tantinet dangereux puisque la lame n’est pas repliable. Un an plus tard, et d’autres ateliers de plus, le Laguiole devient pliable, il commence à prendre sa forme mais il faudra attendre 1880 pour avoir le modèle avec tire-bouchon. Que de patience pour Christine, Pascal et Pierre et le saucisson mais quelle révolution.
Tout allait bien dans le pays, le produit était reconnu pour sa qualité et les fabricants faisaient fonctionner les ateliers, chacun ayant environ 15 employés. Tout allait bien sauf que… sauf que le mondialisme aidant, un homme d’affaire assez peu scrupuleux, monsieur Znajner, a déposé la marque « Laguiole » pour vendre du couteau made in on ne sait pas où et qui n’a rien à voir avec la qualité. Ben oui, il avait le droit de vendre du Laguiole de Hong-Kong mais la commune n’en avait plus le droit. Notre homme d’affaire qui ne sait pas comment aiguiser un couteau à la pierre à huile a eu l’idée de vendre le savoir-faire de Laguiole en mettant en vente tout un paquet d’articles dérivés. Vendus au prix fort puisque estampillé Laguiole. Mais bon c’est pas lui c’est son épouse qui détient 3 sociétés ayant brevet sur la marque et qui oublie de publier les comptes de ces fameuses sociétés, syndrome Thévenout certainement.
La commune, condamnée en première instance pour avoir voulu garder son nom à une amende de 100.000 Euros a fait appel et bien entendu la cour d’appel entourée de murs du cons a confirmé le jugement. (Vous avez ici une pétition.) Mais le maire a trouvé une juridiction européenne qui a par jugement interdit l’utilisation du nom Laguiole pour les produits de coutellerie de M Znajner. Ne reste donc à ce Monsieur que les produits dérivés. La commune a également pris la décision de se pourvoir en cassation et annuler simplement les deux décisions de justice française pour que son nom ne soit plus utilisé. Et puis aussi pour éviter de payer cette amende exorbitante au regard d’une commune qui n’a de richesse … que la coutellerie.
Souhaitons que la justice devienne Justice et que ce village puisse continuer à vivre de son savoir-faire. Sinon c’est encore une perte pour notre patrimoine. Et notez qu’il est amusant de voir une instance européenne défendre nos intérêts à la place de notre justice française. C’est un peu le monde à l’envers.
Si vous voulez un vrai Laguiole, un vrai de vrai n’allez pas le commander chez http://www.couteaux-laguiole.fr/, le site usurpateur qui utilise l’histoire du village, regardez bien la petite abeille soudée, regardez la finition et vous allez comprendre la différence de prix mais aussi celle de la qualité. Le mien a environ 20 ans, il est comme neuf.
Site de la vraie forge de Laguiole.
Lu sur Riposte laïque