Downton Abbey (Bande-annonce)

Surtout, ne résistez pas : rejoignez le temps d’un film le monde de Downton Abbey et, quant à ceux qui ne le connaissent pas encore, découvrez-le ! Ou plus exactement « les mondes », car les maîtres de cet immense château anglais cohabitent avec les domestiques, même s’il existe entre eux, il est vrai, des liens qui se fortifient avec le temps. Nous sommes en 1927 et les personnages de la fameuse série ont deux ans de plus. Quel piment plus sûr le réalisateur pouvait-il trouver qu’une visite de George V et de la reine au château ? Sans oublier la menace d’un attentat sur la personne du roi… Ce qui donne l’occasion d’entendre la mélodie de notre Grand Dieu sauve le roi écrite par Lully et reprise par les Anglais pour leur God Save the King (ou Queen).

Dans un décor somptueux se nouent et se dénouent des intrigues, gravitant autour de la grand-mère, une Lady Violet (Maggie Smith) véritable reine de Downton Abbey, trônant dans son personnage de peste digne et âgée : c’est un rôle dans lequel elle excelle, elle le tient déjà avec brio dans Un thé avec Mussolini de Zeffirelli, tourné en 1999 ; mais grande dame en toutes circonstances, faisant d’ailleurs preuve du discernement nécessaire au véritable chef de famille et passant le flambeau à celle qui le mérite. Ballets des valets de pied servant à table, valse lors d’un grand bal, curieuse rébellion des domestiques qui n’acceptent pas de se voir dépossédés de leur mission : le rythme demeure aussi soutenu que celui d’une valse de Strauss et les reparties pétillent, au grand plaisir du spectateur. Une seule (petite) fausse note, un couplet un peu trop appuyé sur la défense et illustration de ce que l’on appelait à l’époque « le vice anglais »…

L’action se situe à une période charnière : le monde ancien craquelle, comment et pourquoi s’obstiner à entretenir de plus en plus difficilement un immense et lourd domaine ? « Vous donnez un sens à la vie des domestiques », rétorque sa femme de chambre à Lady Mary alors qu’elle s’interroge, « un sens à la vie des gens du village, au comté ». En d’autres termes, noblesse oblige ! •

Anne Le Pape – Présent

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