Un incendie criminel a détruit une partie d’un grand abattoir à Haut-Valromey dans le département de l’Ain. Depuis quelques mois, plusieurs faits divers ont touché des entreprises liées à l’industrie animale, vandalisées par des vegans.
Les professionnels liés, de près ou de loin, à l’industrie animale en ont ras-le-bol. Dans la nuit du 27 au 28 septembre, l’incendie d’un abattoir, Etablissements Gesler, à Haut-Valromey dans l’Ain a été une goutte supplémentaire dans un vase qui débordait déjà. L’entreprise, qui compte 80 salariés, a été en effet la proie d’un incendie criminel. «Nous sommes certains que c’est criminel, des experts sont attendus sur place pour des vérifications», a confirmé le procureur de la République de Bourg-en-Bresse, Christophe Rode.
Une enquête a d’ailleurs été ouverte pour «destruction volontaire de biens par substances incendiaires». L’un des dirigeants de l’entreprise, Pierre Favre, a exprimé auprès de l’AFP son «incompréhension» devant cet acte «gratuit». «Tout ce qui est abattoir pur et bouverie n’a pas été impacté», a-t-il ajouté. «Par contre, la charcuterie est détruite à 100%, l’administratif pareil et, pour tout ce qui est salle de découpe, il y aura de gros gros travaux [de remise en état]», a déploré Pierre Favre.
En soutien, les professionnels français de la viande, Interbev et Inaporc, ont appelé le président Emmanuel Macron à agir, dans une lettre ouverte publiée le 28 septembre : «Monsieur le Président de la République, nous comptons sur vous et votre gouvernement pour enrayer immédiatement [ces] offensives sectaires qui ne peuvent qu’aboutir à une guerre civile.»
Les vegans dans le collimateur
Parmi les suspects, les vegans sont pointés du doigt. Depuis plusieurs mois, certains groupuscules caillassent et vandalisent des boucheries, des poissoneries ou des fromageries.
La minorité vegan propage l’idéologie antispéciste qui refuse toute hiérarchie entre les espèces, y compris entre l’humain et l’animal. Ils estiment que la mort d’un animal, tué pour être mangé, est du même ordre que le crime contre un être humain.
L’association antispéciste 269 Libération Animale avait de fait appelé le 26 septembre à une «Nuit Debout devant les abattoirs» partout sur le territoire.
La philosophie antispéciste a été notamment portée médiatiquement par Aymeric Caron. A l’inverse des vegans aux discours et pratiques violents, le journaliste prône quant à lui des actions pacifiques pour diffuser son message.