Victor Hugo (1802-1885) soutenait la liberté de la presse. C’est ce que reflète la nouvelle exposition de son musée à Paris. Conçue de façon chronologique, elle montre à travers 180 caricatures politiques ou littéraires, publiées entre 1830 et 1885, les transformations des regards de ceux qui l’ont portraituré, de la moquerie à la méfiance et jusqu’à la haine avant de refléter une certaine idolâtrie.
Les dessins sont parfois vraiment drôles comme ceux d’Honoré Daumier, au trait souple et vivant, avec celui de la « Série des locataires et propriétaires » publié dans Le Charivari le 8 avril 1847 : un propriétaire justifie le coût de la location de son logement sur le fait qu’on peut voir deux ou trois fois par semaine le lever de Victor Hugo… Au départ l’écrivain est représenté avec un front démesuré et les sourcils froncés (Benjamin Roubaud « Panthéon charivarique » publié dans Le Charivari du 10 décembre 1841). Les changements d’orientation politique de l’écrivain font naître des critiques et les caricatures qui les suivent… Victor Hugo est proscrit en janvier 1852. À la chute du second Empire, il revient à Paris. Il a alors changé de bord. Il s’affirme anticlérical et libre-penseur.
Une exposition qui rend compte des réactions suscitées par la personnalité complexe de l’écrivain et d’une époque où le journalisme se développe. À voir !
Jusqu’au 6 janvier 2019. Maison de Victor Hugo, 6, Place des Vosges, 75004 Paris. Ouvert de 10h à 18h, du mardi au dimanche. Fermé tous les lundis, ainsi que le 1er janvier et le 25 décembre.