Je ne parlerai pas des martyrs de Charlie. Car je risquerais de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
Je ne disserterai pas sur les massacres du Bataclan et d’ailleurs. Car je risquerais de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
Je n’évoquerai pas les tueries de Boko Aram, de l’AQMI, d’Al-Qaida, d’Al-Nosra et d’une foule d’autres groupes d’assassins organisés, en Syrie et ailleurs, au nom du Prophète, sur lui la paix et la lumière. Car je risquerais de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
Je ne dirai rien des 200 et quelques morts tués dans un attentat à Bagdad le 3 juillet, ni des 15 autres tués dans la même ville le 25, ni… Car je risquerais de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
Et j’ai eu tort de parler ici-même des infidèles tués au musée du Bardo l’année dernière. Car j’ai pris le risque de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
Je ne rappellerai pas, pas même pour mémoire, les centaines de viols perpétrés à Cologne, entre autres, au dernier Jour de l’An — Bonne année ! Car je risquerais de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
Je ne gloserai pas sur les attentats commis en Arabie saoudite, au Yemen, en Syrie, en Irak, en Turquie. Car je risquerais de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
Ni même ne comptabiliserai-je les 80 morts de Kaboul de samedi dernier — les derniers dans une très longue liste. Car je risquerais de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
Ne comptez pas sur moi pour condamner les attentats à la hache, à la machette, et autres procédés ingénieux perpétrés en Allemagne ces derniers jours. Car je risquerais de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
De même ne commenterai-je pas l’utilisation d’acide au Pakistan pour défigurer les jeunes filles « impudiques » — la dernière a été étranglée par son frère. Car je risquerais de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
Je ne dirai rien, oh non, sur le prêtre octogénaire égorgé aujourd’hui 26 juillet dans une église normande pendant la messe par deux courageux « soldats » de Daesh — tout comme d’autres valeureux combattants de Daesh avaient fixé au sommet d’une colonne romaine le corps décapité du conservateur octogénaire de Palmyre — ce sont des hommes qui aiment les vieillards, et ils ont prouvé à Nice la semaine dernière qu’ils aiment aussi les enfants. Car je risquerais de parler de l’Islam, et l’Islam est une religion de paix et d’amour.
(Parenthèse. Si un vieil imam avait été tué dans une mosquée par deux connards — ce qui serait difficile vu que les mosquées sont le plus souvent protégées, comme les synagogues, le président de la République et le Premier ministre, si prompts à condamner et à combattre le terrorisme, appelleraient déjà à une manifestation-monstre contre la montée des périls d’extrême-droite, et envisageraient peut-être de dissoudre tel ou tel groupuscule. Et sans doute auraient-ils raison. Mais ils n’envisagent pas, semble-t-il, de dissoudre l’Islam, ni de prendre de vraies mesures contre les milliers de terroristes islamistes potentiels français — ou qui se sont invités en France. Car l’Islam est une religion de paix et d’amour. Fin parenthèse)
Et je ne citerai pas les sourates qui appellent au meurtre des infidèles, par le fer et par le feu. Car l’Islam est une religion de paix et d’amour, et seules de méchantes langues propagent ce genre d’information.
Et si jamais demain je me fais égorger par un illuminé, mes amis, ne mettez pas en cause l’Islam. Car l’Islam est une religion de paix et d’amour.