Après avoir demandé à des femmes de reprendre les poses absurdes des mannequins ou démontré les excès des fashion victims, l’artiste madrilène Yolanda Domingues a compilé une série de publicités parues dans des magazines de mode qu’elle a montrées à des écoliers de 8 ans. L’étonnement des gamins interrogés en dit long, comme devant la pub pour Pepe Jeans où deux éphèbes jettent Cara Delevingne visiblement amusée par la scène dans une poubelle : incrédules, dégoûtés, déstabilisés, les enfants sourient de l’absurdité de la scène. « La fille rit, je ne sais pas pourquoi », dit un petit garçon. « Je n’aimerais pas être jetée dans une poubelle », tranche une petite fille.
Même incompréhension devant cette pub Loewe qui montre un mannequin dégingandé à terre : « Elle a l’air effrayée », « elle nécessite des soins », « ou peut-être est-elle ivre », « on dirait qu’elle est malade, parce que son bras est ici et son épaule là »… Le jugement des enfants est sans appel. Ils pouffent aussi devant cette photo montrant une femme (« ou peut-être est-ce un homme ? ») affalée en short et en talons, la chemise ouverte, sur une toilette. « Peut-être s’est-elle battue avec quelqu’un et elle se sent coupable », avance une autre écolière.
Par contre, la pub montrant sept hommes en costume Boss suscite l’admiration des petits mecs : « On dirait des héros », sourit l’un. « Ils étudient pour aller à l’université », analyse un autre. « Ils ont l’air heureux » (entendez satisfaits d’eux-mêmes), juge une petite fille.
C’est à l’inverse cinq chipies qui se crêpent le chignon dans une pub Balmain. Mais trois hommes en complet veston et noeud pap qui posent fièrement pour Dolce&Gabbana. Et ainsi de suite avec Marc Jacobs où l’une des femmes semble morte « après une bagarre ». Tandis que Dior montre un « super héros sur un roc », Miu Miu met en scène une fille recroquevillée à genoux dans une pose plus qu’étonnante, le visage contre le carrelage froid et les fesses en l’air : « Elle était dans la cabine d’essayage et le sol était mouillé, personne ne l’a prévenue alors elle a glissé », interprète une des écolières.