Yassin Salhi, soupçonné d’avoir assassiné et décapité son patron avant de commettre un attentat vendredi, a affirmé en garde à vue ne pas avoir agi au nom de la religion. Connu des services de renseignement comme étant un islamiste radical depuis le milieu des années 2000, Salhi “conteste toute religiosité dans son passage à l’acte”, selon cette source. Toutefois, a-t-elle poursuivi, “il ne s’explique pas” sur le fait que la tête de sa victime a été retrouvée fixée à un grillage et encadrée de deux drapeaux frappés de la “chehada”, la profession de foi musulmane.
Il a aussi crié “Allah akbar” (“Dieu est le plus grand”) vendredi aux pompiers qui avaient entrepris de le maîtriser alors qu’il tentait d’ouvrir des bouteilles de gaz dans une usine de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), selon des sources proches du dossier. Et les enquêteurs ont retrouvé dans son téléphone un selfie macabre, avec la tête de la victime, envoyée à un homme connu comme étant enrôlé dans les rangs de l’organisation Etat islamique dans les zones de jihad en Syrie.
Un salarié de l’entreprise où il était chauffeur-livreur a fait état d’un différend d’ordre professionnel entre Salhi et sa victime, deux jours avant les crimes. Les deux hommes auraient eu une altercation après que Salhi avait fait tomber une palette de matériel informatique, s’attirant une remarque d’Hervé Cornara. Salhi travaillait depuis mars dans l’entreprise dont le gérant était Hervé Cornara, qu’il a reconnu avoir tué.
Selon divers médias, Salhi a aussi évoqué devant les enquêteurs des problèmes conjugaux. Entamée à la police judiciaire de Lyon, sa garde à vue se poursuit aujourd’hui dans les locaux de la police antiterroriste, près de Paris.