La marque américaine GAP a sauté le pas en affichant une jeune femme qui porte le hijab dans sa dernière campagne de publicité. L’image de cette jeune femme qui, en plus de dissimuler sa chevelure, s’affiche bras couverts jusqu’aux poignets et jupe longue jusqu’aux chevilles se glisse dans les vitrines au milieu d’autres femmes en short, cheveux au vent. Noyer l’outrance faite aux femmes au milieu de l’ordinaire est un moyen subtil de faire admettre que couvrir le corps d’une femme est normal.
« Hybutalla, je suis philosophe amateur et je suis toujours la première à rire », explique l’affiche. On peut ainsi être « moderne, travailleuse, rêveuse, passionnée, avoir un grand cœur » et accepter de recouvrir son corps de la racine de ses cheveux à l’extrémité de ses pieds. Le site musulman Al Kanz s’en félicite : « GAP ne réduit pas les musulmanes à leur voile. » Certes. Mais leur voile réduit ces femmes à l’islam. À sa pratique, ses mœurs, ses exigences, mêlant intimement spirituel et temporel.
Notre mentalité d’Occidentale s’expose à une soumission programmée si elle ne comprend pas que l’islam ne connaît pas la séparation entre privé et public, entre l’État et la religion. L’islam est incompatible avec la démocratie parce qu’il estime que l’autorité et le pouvoir viennent de Dieu, quand notre démocratie la définit comme émanant du peuple.
Nous pensons l’islam en chrétiens. Fatale erreur. Il est d’abord un droit, une nation, une civilisation. Il impose à ses pratiquants le moindre moment de leur vie. Comme la manière de s’habiller quand on est une jeune fille.
On ose à peine évoquer, aujourd’hui, l’idée d’intégration. Passés aux oubliettes, la volonté d’assimilation dont ont pourtant fait preuve les générations antérieures d’immigrés, le désir de s’inspirer des Lumières, de cultiver notre jardin, de se faire les témoins de nos us et coutumes. Hier, l’assimilation commençait par un prénom. Aujourd’hui, Mohamed est le prénom le plus donné en Seine-Saint-Denis.
S’afficher voilée, ou prôner dans une publicité une mode vestimentaire en fonction de ses origines, cela s’appelle du communautarisme. Spontanément, aucune jeune fille ne se couvre de la tête aux pieds. Leur motivation est la volonté délibérée et arrogante de s’afficher en musulmane. De se revendiquer de l’islam. Les féministes d’hier, qui prônaient la mini-jupe et la libération du corps de la femme, sont parties cacher leur honte et se faire virer des cafés de Sevran ou des trottoirs de Paname. Et ce ne sont pas les coups de boutoir du vivre ensemble, les fêtes du ramadam à l’hôtel de ville de Paris ou les commémorations sous forme de contrition du 19 mars 1962 qui effaceront cette évidence. Nier cette évidence, c’est semer les germes d’une guerre profonde et durable.
« Islam » veut dire soumission ou reddition, « France » vient de « franc », qui voulait dire « libre ». Mais « islam » a un double sens : c’est aussi la paix par la racine « salam ». Et de cette duplicité naissent notre complicité et notre dhimmitude d’aujourd’hui. Éric Zemmour en concluait, dans une interview à un média suisse, que « nous n’aurons la paix que dans la soumission à l’islam ».
Vendredi, en Égypte, des enfants d’Orient ont été mitraillés car ils étaient chrétiens. On aimerait voir défiler nos concitoyens d’origine musulmane pour crier leur dégoût et s’affirmer autrement. Autrement qu’en se revendiquant musulmans.
Anne-Sophie Désir – Boulevard Voltaire