Napoléon l’adorait. À tel point qu’il était l’un des dix chevaux des Écuries impériales considéré “du rang de Sa Majesté”. Monté par l’Empereur sur le glorieux champ de bataille d’Iéna, en 1806, ou sur celui d’Eylau, il a maintes fois été représenté par les peintres du Premier Empire, dont Horace Vernet. Il a même été emmené par l’exilé sur l’île d’Elbe. Vizir, c’est son nom, va bientôt bénéficier d’une exceptionnelle remise en état.
Seul cheval naturalisé de Napoléon Ier, ce pur-sang arabe offert en 1802 par le sultan ottoman Selim III à celui qui n’était encore que Bonaparte est depuis plus d’un siècle conservé au musée de l’Armée, aux Invalides, à quelques pas du tombeau de son maître. Mais dans quel état! Depuis la naturalisation de Vizir en 1826, sa robe de couleur gris étourneau a quelque peu foncé ; fissures et craquelures ont abîmé sa peau. Une restauration devenait urgente. Pour la financer, le musée a lancé le 9 mai – et jusqu’au 8 juin – un appel aux dons. Une opération de financement participatif qui avait déjà permis hier de collecter près de 14.000 euros sur les 15.000 nécessaires. “158 contributeurs se sont manifestés, dont l’un a donné 5.000 euros”, se réjouit Grégory Spourdos, chargé d’études documentaires au musée de l’Armée.