FRÉDÉRICK SIGRIST : « UNE BÉCHAMEL QUI AURAIT MAL TOURNÉ » (Vidéo)

Né en novembre 1977 de parents lorrains et guadeloupéens, Frédérick Sigrist passe sa jeunesse à Vandoeuvre, dans la banlieue de Nancy. Tout à tour brancardier, clown, pizzaiolo, superviseur au SAMU social de Paris, écrivain de one-man-show, de courts-métrages et de séries télévisées, il fait maintenant partie des fers de lance de l’humour autorisé et encouragé sur France Inter.

Nihiliste, gauchiste, « acerbe », mais seulement avec les opposants désignés par la bien-pensance, Frédéric Sigrist est un bon petit soldat de l’ORTF du XXIe siècle qui se définit lui-même, en 2017, comme « doudou pour la gauche ».

FORMATION

Il intègre la seconde option « art dramatique » du lycée Chopin et est initié au théâtre durant sa scolarité au lycée, de 1995 à 1997. Il effectue en même temps un stage de clown dans la compagnie « ça respire encore ». Son bac en poche, il rejoint – après huit mois dans un club Med au Portugal en 1999 où il est animateur de groupe – le cours Viriot à Paris en 2001-2002 ; il travaille au Pizza Hut de Neuilly pour payer ses études.

PARCOURS PROFESSIONNEL

  • Vers 1998, premier One-man-show « L’abécédaire d’une fin de siècle » qu’il joue en Meurthe-et-Moselle ;
  • 1998-99 : machiniste et figurant à l’Opéra de Nancy ;
  • 2000 : second one-man-show « Si y faut en passer par là » ;
  • 2002 : troisième one-man-show « Troisième fenêtre sur la gauche » ;
  • 2003 : Il interprète le personnage du nègre dans « La P…Respectueuse » de Sartre avec La Compagnie de l’Echauguette ;
  • 2004 : one man show autobiographique « Un souvenir à la craie » joué au théâtre d’André Bourvil à Paris ;
  • 2006 : deux autres one-man-show « Et après on va dire que je suis méchant » et « meurtre au-dessus d’une fiche de paie » ;
  • 2007 : il joue le personnage de Claude dans le « Ruban de Moebius » d’Alain Girodet ;
  • En 2007, il fait partie des « Jeunes talents de Paris » avec son spectacle « Et après on va dire que je suis méchant » ; celui-ci est récompensé par le prix SACD du festival « Top in Humour » et par le Prix du Jury au festival de Villeneuve sur Lot ;
  • 2011 : depuis mars, il a intégré l’équipe de chansonniers du Caveau de la République ;
  • 2011 : il intègre Déjà debout, pas encore couché sur France Inter ;
  • 2011 : depuis septembre 2011, il est chroniqueur tous les samedis dans Samedi Roumanoff et sur France 2 dans Roumanoff et les garçons ;
  • 2014 : présentation depuis 2014 du one-man-show Frédéric Sigrist refait l’actu tiré de ses chroniques radiophoniques ;
  • 2011-2017 : on le retrouve à divers créneaux sur France Inter, notamment dans Si tu écoutes, j’annule tout (l’émission de Charline Vanhoenacker), ou encore depuis 2015 le lundi à 11h20 pour sa Drôle d’humeur ;
  • 2014 : chroniqueur dans Folin Hebdo et le Lab’Ô sur France Ô;
  • 2016-2017 : nouveau one-man-show, en partie radiophonique, Manuel de survie dans l’isoloir.

PARCOURS MILITANT

Frédérick Sigrist ne semble avoir milité nulle part, mais il se reconnaît à gauche, dit avoir voté Hollande en 2012 et avoir voté EELV depuis (France Inter 31/1/2017)

COLLABORATIONS

  • 1996 : brancardier à l’hôpital de Brabois ;
  • 1999 : il part 8 mois faire le GO dans un Club Med au Portugal ;
  • 2000-2002 : il travaille au Pizza Hut de Neuilly pour payer ses études ;
  • 2005 : il écrit et développe la série télévisée « Divine Comédie » pour Screenrunner production ;
  • 2002-2006 : superviseur au SAMU social de Paris ;
  • 2006 : il écrit et développe la série télévisée « Secret Médical » pour Screenrunner production ;
  • 2008 : il écrit un court métrage de formation pour la société Quidam.

PUBLICATIONS

CE QU’IL GAGNE

Non renseigné.

Cependant le 12/1/2016, lors d’un clash avec Audrey Pulvar sur France O, il affirme n’en avoir rien à faire d’être interrompu par ses invités : « je suis payé en droits d’auteurs, donc plus ma séquence est longue, plus je casque ». Interrompu à plusieurs reprises par Audrey Pulvar, il finit par renoncer à sa chronique.

SA NÉBULEUSE

Anne Roumanoff, qui le lance sur la radio. Ses collègues de l’équipe d’Anne Roumanoff : Willy Rovelli, Shirley Souagnon, Chris Deslandes, Frédérick Sigrist, et Léa Lando. Patrick Cohen. Laurence Bloch. Les autres « humoristes » ou chroniqueurs de France Inter, dont André Manoukian, Clara Dupont-Monod, Guillaume Meurice, Samir Bouadi, Thomas VDB, Nicole Ferroni, Marius Colucci ou Frédéric Fromet.

IL L’A DIT

« Les cathos réacs à serre-tête qui veulent justifier leur homophobie en prétextant faire ça pour le bien de nos enfants ! », dans son spectacle Et après on va encore dire que je suis méchant, 2013

« Une béchamel qui aurait mal tourné… », c’est ainsi qu’il se définit pour Nice-premium, 30/08/2015

« J’ai passé un été de merde. J’ai chopé un virus, j’ai eu des migraines.
T’as eu la grippe
?
Non, j’ai eu mes gosses », France Inter, 29/08/2016

« Tom a vécu des choses très graves, il a travaillé deux ans chez Morandini, et on sait tous comment il fait passer ses castings », ibid. Et pan pour la présomption d’innocence !

« L’électeur va devoir avoir une grosse résistance mentale pour ne pas se retrouver à mettre un bulletin Sarkozy, Hollande, Juppé ou le Pen dans l’urne. Rappelons que tous ceux qui prétendent actuellement avoir des solutions pour nous sortir de la merde sont précisément ceux qui nous y ont mis dedans. Il est donc de mon devoir, en tant qu’agent du service public, de vous donner des trucs et des astuces afin d’apprendre à survivre dans l’isoloir », ibid.

« Le burkini est au bord de mer ce que la cigarette électronique est au tabac : tu continues de te faire plaisir tout en faisant mine d’avoir des principes », ibid.

« Moi, le burkini en France, je n’en avais rien à carrer. Et même aujourd’hui il y a des choses sur la plage que je trouve bien plus choquantes. Les tongs par exemple c’est moche. Mais le burkini, ça passionne l’extrême-droite, ces gens qui votent majoritairement à toutes les élections, donc il faut leur faire plaisir. Et vu que Nicolas Sarkozy en ce moment, il serait prêt à se crever un œil, mettre une perruque blonde et appeler Jean-Marie le Pen papa pour piquer des voix au Front National, il est allé à fond sur le sujet ».

« Le petit Jésus, qui sur la croix s’est écrié  »Père, père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » On voit bien là que les auteurs du best-seller la Bible ont voulu nous montrer que Marie et son fils étaient le premier foyer monoparental de l’histoire de l’Humanité. Jésus, adolescent ombrageux qu’on voit trainer avec des prostituées, des lépreux qu’on a souvent pris la main dans le sac, il vire même les marchands du Temple, ce qui revient à ravager un Auchan aujourd’hui. Jésus aujourd’hui, à peu de choses près, c’est Rémi Fraisse, un garçon prêt à mourir pour ses convictions », France Inter, 20/12/2016.

« Votre fils veut faire le même métier que vous ? Ecroc ! Non, humoriste », ibid.

« S’il fait rire son public, ça n’a rien à voir avec ce que je fais. Je suis un humoriste France Inter moi madame, un de ceux que le magazine Causeur appelle les humoristes pas drôles financés par le service public. Si j’étais drôle, j’aurai le 06 de Gad Elmaleh, et le seul 06 que j’ai dans mon portable c’est celui du délégué CGT de France Inter », ibid.

« Tous les cinq ans, il faut choisir le névrosé qu’on déteste le moins; désolé, je ne peux plus ! j’ai voté Hollande en 2012 mais il m’a perdu en cours de mandat; cet homme est une énigme », dans son spectacle Manuel de survie dans l’isoloir, mars 2017, Paris.

« Le dark Mr Bean qui a la joie de vivre indexée sur le taux de chômage », son opinion sur Fillon, tirée de son spectacle Manuel de survie dans l’isoloir (2017)

« Parti du gouvernement pour nous expliquer ce qu’il ferait s’il y était […] Nabilla de la politique, tout le monde en parle mais personne ne sait pourquoi », son opinion sur Macron, op.cit.

« A 39 ans j’ai fait le bilan de ma contribution au genre humain, c’est lamentable, mon existence est une forme de gaspillage. En terme d’apport réel à l’humanité, je suis un emploi fictif », France Inter, 31/01/2017.

« Moi aussi je pourrai écrire une lettre, non pas pour que Hollande se représente, parce qu’une période d’essai de cinq ans, les jeunes qui rentrent sur le marché du travail ils n’ont pas ça, mais pour que les autres candidats ne se présentent pas. Et je commence par François Fillon », France Inter, 28/02/2017.

« Très cher François Fillon. Non pas que je tienne particulièrement à vous, mais d’après ce que je lis depuis un mois dans le Canard Enchaîné, vous nous avez coûté un paquet de pognon […] J’imagine sans mal que sur les marchés vous devez rencontrer des tas de vieilles dames aux cheveux bleus qui s’agrippent à votre bras en vous priant  »Tenez bon, ne lâchez rien, allez jusqu’au bout ! » Mais n’oubliez pas que ces gens qui vous accostent sur les marchés ne travaillent plus. Une vieille militante qui vous suit en meeting, c’est juste une personne qui se fait chier. Elle vote pour vous car elle n’a que ça à faire », ibid.

« Votre ego, dans le cas de figure d’un deuxième tour vous opposant à Mme le Pen, risque de ressembler à un banlieusard après un contrôle de police qui a mal tourné», ibid.

« Parce que dans mon cas, je vous le dis gentiment M. Fillon, non seulement je ne voterai évidemment pas pour le FN, mais je préférerai m’arracher les yeux avec une pince à sorbets plutôt que de voter pour vous. Donc si le FN gagne en 2017, ce ne sera pas à cause des juges, pas à cause d’un complot, à cause de votre programme, mais juste à cause d’un ego mal placé. Si vous voulez vraiment avoir la stature d’un président, faites comme François Hollande, retirez-vous ».

« Ce n’est pas Marine Le Pen qui progresse, ce sont les autres qui baissent. Le FN est le premier parti de France quand il y a 60% d’abstention », blog Scènes de Rire, Le Monde, 04/03/2017.

« On est une sorte de soins palliatifs. Tous les quatre mois, il faut renouveler la prescription, quand les gens recommencent à aller mal. Les humoristes de France Inter sont un peu les doudous de la gauche ! » Ouest-France, 10/03/2017.

ON A DIT À SON SUJET

« Le noir profond de son humour. Mais si la provoc’, la dérision et la cruauté sont parfois des arguments publicitaires dans un paysage humoristique un peu trop policé et consensuel, ce n’est pas le cas chez lui. La plume est acérée, le ton est vif mais on sent bien que cette méchanceté cultivée comme une plante vénéneuse est d’avantage une protection contre la bêtise ambiante qu’une recette de succès », Le Progrès, 09/05/2013.

« Et s’il penche clairement à gauche, ça ne l’empêche pas d’allumer notre nouveau président ou de fustiger Jean-Luc Mélenchon. Même si l’on sent bien qu’il éprouve une plus grande jubilation à s’en prendre à la France de droite », ibid.

« D’une nature assez altruiste, et particulièrement sensible à la détresse humaine, Frédérick Sigrist travaille plusieurs années durant, de nuit, au Samu social de Paris, où il se trouve confronté à la grande pauvreté et où il se heurte plusieurs fois à la difficulté de faire changer les choses et d’aider les autres. », Nice-premium, 30/08/15

« Sorte de Guy Bedos moderne, de Gaspard Proust de gauche, Frédérick Sigrist, qui a une véritable conscience politique et sociale, n’aime rien tant que réagir à chaud sur l’actualité, qu’elle soit nationale ou internationale », ibid.

« Frédérick Sigrist a excellé dans son spleen d’homme de gauche prêt désormais à voter à droite mais qui ne sait pas être de droite », Scènes de Rire, blog de la journaliste du MondeSandrine Blanchard qui résume la soirée-spectacle des humoristes de France Inter (France inter génération humour), 13/01/2017.

« Miroir de l’actualité la plus récente, c’est un spectacle en constante évolution, corrosif, drôle et engagé, qu’il assurera sur la scène saint-politaine. Jamais le même show deux semaines de suite. Le chroniqueur acerbe de France Inter va refaire l’actualité en la passant à la moulinette et s’amusera à décrypter le quotidien. […] Dans une revue de presse terriblement cynique mais diaboliquement drôle, le chroniqueur à la plume trempée dans l’acide revisitera les élections, les pots de vin, les émissions télé… sans sujet tabou », Le Télégramme, 09/02/2017.

Lu sur l’OJIM

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