Par Charles Chaleyat
Certes, la mal nommée maladie du sommeil (la trypanosomiase humaine (THA), n’est pas encore vainc… Cependant, il s’agit d’une avancée majeure !
Jadis repoussée et maitrisée par la médecine dite coloniale (dont le célèbre Dr. Léon-Clovis Eugène Jamot), la THA a reparu dès après leur départ d’Afrique noire (épidémie de 1970) et continue de s’étendre sous forme endémique : 60 millions de personne sont en danger en Afrique subsaharienne avec 300 000 nouveaux cas par an. Le colonialisme – sous la forme du Service des Grandes Endémies – avait du bon parfois ! Elle commence par des maux de tête, des ganglions gonflés et peu à peu, sans traitement, déborde les défenses du corps aboutissant à une anémie avec troubles cardiaques et rénaux puis troubles neurologiques qui lui ont donné son nom. Sans traitement, elle est mortelle.
Cette grave maladie, contre laquelle n’existe aucun vaccin ni aucune protection médicamenteuse préalable, affecte les populations rurales exclusivement en Afrique subsaharienne et il semble qu’elle tend à s’étendre du fait du réchauffement climatique…. Elle se soigne par l’injection de pentamidine puis de suramine. Mais elle est surtout combattue par la lutte antivectorielle, c’est-à-dire par la destruction de la mouche tsé tsé (glossina morsitans ou fusca ou palpalis) dont le mâle et la femelle, tous deux hématophages, inoculent le parasite Trypanosoma brucei gambiense ou T. brucei rhodesiense lors de leur piqure. La contamination peut toucher le fœtus et agir aussi lors de manipulations du sang d’un malade.
Des essais de stérilisations des mouches mâles ont eu quelques succès en particulier à Zanzibar où l’insecte a été éradiqué. Des tentatives de camouflage aussi ont été tentées car on avait remarqué que les zèbres échappaient à cette maladie qui frappe souvent les équidés. Le piégeage a été étendu en utilisant la couleur bleue.
Depuis quelques années, les chercheurs s’étaient attaqué au génome de cet insecte afin de déterminer la structure des gènes et les protéines codées par chacun. Le séquençage de l’ADN permettra de mieux comprendre la biologie de cet insecte unique et donc de mieux le combattre au profit des populations victimes de ce fléau trop négligé.