Riposte Laïque : Nous avons appris que le Siel, que vous présidez, a décidé de porter plainte contre François Hollande, Angela Merkel et Jean-Claude Juncker, suite à l’arrivée en France de nombreux clandestins, qu’ils appellent migrants. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs pourquoi cette démarche, en quoi consiste cette plainte, et a-t-elle une chance d’aboutir ?
Karim Ouchikh : Le chaos migratoire qui frappe l’Europe a pour origine directe la politique criminelle pratiquée impunément ces dernières années par la troïka Merkel/Hollande/Juncker, laquelle organise à l’échelle du continent, sous couvert d’une légalité européenne douteuse, une opération méthodique d’appel d’air migratoire. Liberté de circulation dans l’espace Schengen, quotas migratoires, prestations sociales généreuses… soit autant de dispositions juridiques et économiques attractives qui provoquent le départ de populations considérables de migrants en provenance d’Afrique ou du Moyen-Orient ; des migrants qui parviennent à rejoindre l’Europe, au péril bien souvent de leur vie, pour tenter de bénéficier d’un Eldorado économique que les sociétés de notre continent sont désormais bien incapables de leur offrir.
Inutile de dire que cette ‘’conspiration’’ migratoire est menée sans l’assentiment des peuples toujours tenus à distance des politiques décidées à Bruxelles, siège d‘institutions européennes qui disposent depuis trop longtemps du monopole de décision et d’organisation des flux migratoires sur notre continent. N’ayant reçu aucun mandat explicite des peuples européens à agir de la sorte, ces trois dirigeants ne peuvent se prévaloir d’aucune légitimité démocratique.
La politique délibérée ainsi menée par François Hollande, Angela Merkel et Jean-Claude Juncker tombe manifestement sous le coup de la loi française, notamment des dispositions de l’article L 622-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile qui prohibent et répriment l’aide à l’entrée, à la circulation et au séjour irrégulier d’étrangers. J’ai demandé aux avocats du SIEL de déposer plainte contre le président de la République française, la chancelière allemande et le président de la Commission de Bruxelles afin que les trois artisans principaux du chaos migratoire européen soient poursuivis rapidement, traduits devant les tribunaux et condamnés sévèrement par nos juridictions pénales. La plainte est en cours d’élaboration ; j’ai bon espoir que des suites positives y soient données par l’autorité judiciaire, même si je ne méconnais pas ni l’importance des difficultés juridiques inhérentes à ce type d’action inédite, ni l’intensité des résistances que le Système ne manquera pas d’y opposer.
Riposte Laïque : D’autre part, vous demandez, si nous avons bien compris, une mise sous tutelle de l’islam. Comment verriez-vous, concrètement, l’application d’une telle décision ?
Karim Ouchikh : La présence massive de populations de culture musulmane sur le territoire français rend leur assimilation de plus en plus impraticable et favorise l’émergence d’une contre-société aux modes de vie radicalement étrangers à nos traditions séculaires. Le culte musulman ne se réduit pas à la seule foi intime de ses fidèles : refusant tout processus d’acculturation, le modèle de civilisation islamique s’oppose aux principes fondamentaux qui structurent l’univers de pensée européen (dignité de la personne humaine, égalité entre homme et femme, liberté de conscience, sécularisation de l’espace public…). L’islam politique n’est donc pas soluble dans la République. Il doit donc être mis durablement sous tutelle. Cette entreprise délibérément volontariste restera vaine si, parallèlement, la France ne s’attaque pas au vide spirituel et moral qui caractérise notre société contemporaine. La redéfinition d’une ambition collective, qui accepterait enfin les bienfaits identitaires de notre héritage principalement chrétien, est donc une priorité politique absolue, sans quoi notre modèle de société ne pourra redevenir le creuset d’une assimilation réussie.
Pour donner corps à cette ambition, le SIEL propose en substance les 10 mesures suivantes :
– affirmation dans le préambule de la Constitution de 1958 de la prééminence du fait culturel judéo-chrétien ;
– acceptation du principe de traitement différencié du culte musulman en France ;
– dissolution immédiate du « Conseil Français du Culte Musulman » et constitution d’une instance véritablement représentative des fidèles du culte musulman en France sur le modèle du consistoire israélite ;
– moratoire applicable à tout projet de création de mosquée, centre culturel musulman ou école confessionnelle sur le territoire français, tant que le culte musulman et ses fidèles n’auront pas accepté les termes d’une charte fondatrice qui consignera la prééminence des droits, mœurs, us et coutumes français à observer.
– fermeture des lieux de culte musulman radicaux et expulsion immédiate des prêcheurs extrémistes et leurs familles vers leurs pays d’origines ;
– interdiction définitive du financement direct ou indirect du culte musulman par des puissances étrangères ;
– obligation pour les imans de soumettre le texte de leurs prêches (qui devra se faire désormais en langue française) au contrôle de l’autorité préfectorale ;
– nomination par les préfets des imams après une période probatoire de cinq ans, lesquels pourront se voir retirer leur agrément en cas de manquement ;
– prohibition dans l’espace public de tous signes ostensibles et marqueurs identitaires du culte musulman (charia…) et interdiction des manifestations, partis et associations contraires aux valeurs fondatrices de la République et de la Culture Française.
Riposte Laïque : Pensez-vous qu’une telle décision pourrait se dérouler de manière consensuelle, en France, et ne la pensez-vous pas porteuse de risques d’affrontements très violents entre les plus radicalisés des musulmans et la France ?
Karim Ouchikh : Si elle devait être appliquée dans ces termes, le programme de désislamisation proposé par le SIEL provoquerait à coup sûr un électrochoc considérable auprès d’une opinion publique davantage habituée à l’eau tiède répandue par les promoteurs du ‘‘vivre-ensemble’’. Deux facteurs seraient de nature à éviter les risques d’affrontements : la volonté puissante exprimée démocratiquement par les Français, lors des prochains scrutins, de refuser l’enracinement sur notre sol d’un modèle de civilisation islamique radicalement étranger à notre modèle de société et la détermination sans faille des pouvoirs publics d’appliquer courageusement une telle politique de rupture. Celles et ceux qui ne se plieraient pas à ce traitement différencié de l’islam en France seraient invités pacifiquement à quitter le territoire français, en appliquant strictement le nouveau dispositif législatif qui serait alors voté par la nouvelle majorité parlementaire : telle est ma vision au fond de la remigration, dont on parle souvent mais que peu de commentateurs prennent la peine de définir. Pour encourager le SIEL dans cette vaste entreprise, j’invite vos lecteurs à nous rejoindre en y adhérant tout simplement, mais aussi à nous aider dans cette grande et belle ambition en portant leurs suffrages au bénéfice des candidats du SIEL qui défendront cette politique de salut public lors des prochaines élections législatives.
Riposte Laïque : Avant d’aborder les législatives, venons-en aux élections présidentielles. Vous soutenez Marine Le Pen, sans cacher de sérieuses divergences, notamment avec Florian Philippot. Que pensez-vous de la campagne de la candidate Marine, et plus largement du climat de cette présidentielle, à un mois du premier tour ?
Karim Ouchikh : Marine Le Pen conduit sa campagne présidentielle tambour battant, en arpentant le territoire français au fil d’une campagne qui ne cesse de monter en puissance. Profitant des déboires politiques d’un François Fillon, elle tente d’attirer à elle les électeurs LR en droitisant son discours, ce qui n’est pas en vérité pour me déplaire : j’espère toutefois que cette inflexion de langage ne sera pas de circonstance et je forme le vœu que le tropisme chévenementiste qui caractère la ligne politique du FN de ces dernières années ne reprendra pas rapidement le dessus si la chef de file frontiste devait l’emporter aux présidentielles. De la même façon, je remarque qu’un certain vocabulaire politique est désormais banni de son discours : Grand remplacement, remigration, islamisation… soit autant de ‘‘concepts’’ qui correspondent pourtant à des réalités tangibles éprouvées par les Français en leur grande majorité. Comme s’il fallait se dédiaboliser encore et toujours pour mieux se faire accepter par le Système… Est-ce là une habilité tactique, adoptée le temps de la campagne, ou une mutation radicale et définitive de la ligne idéologique du FN ? L’avenir proche nous le dira…
L’issue de la campagne reste incertaine. Faisant preuve d’une capacité de résilience remarquable, Fillon n’a pas dit son dernier mot et je prédis même sa présence au second tour au détriment d’un Macron, véritable créature artificielle des médias, qui tend de plus en plus à se ‘‘balladuriser’’ à mesure que l’on découvre l’immaturité du personnage, la fragilité de son programme et le caractère hétéroclite de ses soutiens politiques. Un second tour Marine Le Pen/François Fillon se profile donc à l’horizon.
Riposte Laïque : Quel est le regard du président d’un petit parti – sans vous offenser – devant des candidatures comme celle de François Asselineau ou de Nicolas Dupont-Aignan, qui se disent, comme vous et Marine Le Pen, souverainistes ?
Karim Ouchikh : Outre le fait qu’ils se présentent tous trois aux suffrages de nos compatriotes, François Asselineau, Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen ont un autre point commun : ces trois candidats défendent une vision quelque peu ‘’hémiplégique’’ du souverainisme. Le retour des attributs traditionnels de la souveraineté (frontières, monnaie, budget, lois) constitue l’alpha et l’omega de leur doctrine, sans jamais que la question primordiale de la souveraineté identitaire (islamisation et racines historiques de la France, américanisation de la société française…) soit posée authentiquement dans leurs programmes respectifs : en d’autres termes, il ne sert à rien de rapatrier en France nos instruments de souveraineté traditionnels si, dans le même temps, notre modèle de civilisation s’évapore et que notre peuple disparaît dans ses grands équilibres ethnico-culturels. La question identitaire est ainsi méthodiquement évacuée par Asselineau, abordée par éclipses par Dupont-Aignan et malmenée par Marine Le Pen qui n’indique guère en effet, dans ces derniers discours, ce que recouvre pour elle précisément la notion d’identité.
Le SIEL est le seul parti qui défend avec conviction et constance une vision intégrale du souverainisme : la restauration de nos frontières, de notre monnaie, de notre budget, de nos lois certes, mais aussi et surtout la préservation de notre identité culturelle qui ne se réduit pas aux seules institutions républicaines de notre pays mais qui puise ses ressources dans un rapport charnel à l’histoire de France, à sa langue et au génie de son modèle de civilisation.
Riposte Laïque : Vous nous aviez dit, lors d’un récent entretien, votre souhait d’être présent aux élections législatives, en nouant des accords de partenariat. Avez-vous avancé sur cette question ?
Karim Ouchikh : Oui, nous progressons très rapidement dans nos pourparlers, lesquels devraient aboutir sous peu à la conclusion d’alliances nationales fécondes. La confidentialité des négociations en cours m’impose de ne ne pas vous en dire davantage dans l’immédiat. Parallèlement à ces tractations, le SIEL s’applique à investir chaque jour des candidats aux législatives, en mettant en avant les talents aussi bien de ses adhérents que de ses compagnons de route
Riposte Laïque : Votre parti va-t-il organiser des initiatives, lors des prochains jours, et si oui, lesquelles ?
Karim Ouchikh : Notre priorité politique de ces prochaines semaines est de préparer au mieux les élections législatives de juin, qui s’annoncent décisives pour l’avenir du pays, en alignant un nombre important de candidats du SIEL partout en France, tout en respectant la règle très contraignante de la parité….
L’élaboration et la diffusion, sous forme d’un ‘’feuilleton’’, d’un programme d’action politique national, la tenue de manifestations publiques autour de thèmes qui nous sont traditionnels (l’identité de la France, l’islamisation de l’Europe, la préservation de notre socle anthropologique…) sont également à l’agenda du SIEL pour ces prochains mois. Je ne manquerai pas d’en tenir informés les lecteurs de Riposte laïque que je croise très souvent avec plaisir lors de manifestations organisées par le SIEL.
Par ailleurs, nos militants de Saône-et-Loire organiseront, le 8 avril prochain, un colloque où j’aurai l’honneur d’intervenir avec Jacques Clostermann, Renaud Camus et Stéphanie Bignon.
Riposte Laïque : Quelque chose à ajouter, pour compléter cet entretien, Karim ?
Karim Ouchikh : Je veux terminer cet entretien en insistant encore et toujours sur ma volonté de bâtir, au lendemain des législatives, une force politique nouvelle qui occuperait, à droite, un espace politique aujourd’hui vacant, situé entre LR et le FN ; une force politique d’une puissance potentielle extraordinaire, dont le SIEL serait l’épicentre et qui reprendrait au fond l’aventure de ‘‘la droite hors les murs’’, mise en sommeil ces derniers mois. Une force politique qui s’émanciperait enfin de la tutelle des deux mastodontes de la vie politique que sont LR et le FN pour faire vivre les valeurs que bon nombre de Français ont en partage : l’attachement profond à notre souveraineté, le désir farouche de sauver notre identité et notre détermination à préserver nos libertés.
Propos recueillis par Pierre Cassen pour Riposte laïque