Plusieurs centaines de personnes (1500 selon la police, 3000 selon les organisateurs) ont participé dimanche après-midi à Bruxelles à la 8e édition de la “Marche pour la vie“, une manifestation contre l’avortement, l’euthanasie et le droit des femmes à disposer de leur propre corps.
Au cours de cette manifestation, notre journaliste radio Fabrice Gérard a interviewé la porte-parole du mouvement, Constance Du Bus.
C’est à cette occasion que cette dernière a livré les propos suivants concernant des pratiques liées à l’IVG en Belgique: “Vous prenez (entendez ici ‘avortez’, ndlr) un enfant à trois mois de grossesse, à sept mois, même à neuf mois moins un jour, le jour avant sa naissance. Il se fait avorter le jour avant sa naissance“.
“C’est grave parce que la loi est interprétée de manière ultralarge“, affirme la porte-parole. “L’état de détresse qui est requis pour procéder à un avortement, le simple fait de ne pas vouloir son enfant est interprété comme un état de détresse. On est donc dans une réalité qui ne correspond plus aux mots“.
L’état de détresse est en effet un prérequis pour pouvoir procéder à une IVG sur décision de la mère. Mais contrairement à ce que prétend cette dame, la loi belge est très claire: l’interruption volontaire de grossesse doit intervenir avant la fin de la 12ème semaine à partir de la conception. Aucune interprétation quelle qu’elle soit ne permet au corps médical de pratiquer des IVG sur décision de la mère “à sept mois même à neuf mois moins un jour“. Aucune, soyons clairs.
Les pratiques qu’elle décrit seraient donc évidemment totalement proscrites en Belgique s’il s’avérait un jour qu’elles avaient lieu.
Reste alors les cas d’interruption médicale de grossesse (IMG) mais qui ne concernent évidemment pas les cas où il “manque un doigt” à l’enfant. Celle-ci peut être pratiquée lorsque la grossesse met en danger la vie de la mère ou lorsque le foetus est atteint d’une maladie grave ou incurable au moment du diagnostic.
Suite à la remarque pertinente d’un internaute sur Twitter, notons que le texte de loi parle bien d’IVG dans les deux cas, la distinction entre IVG et IMG restant donc une distinction d’ordre médicale.
“Au-delà du délai de douze semaines, sous les conditions prévues aux 1°, b), 2° et 3°, l’interruption volontaire de grossesse ne pourra être pratiquée que lorsque la poursuite de la grossesse met en péril grave la santé de la femme ou lorsqu’il est certain que l’enfant à naître sera atteint d’une affection d’une particulière gravité et reconnue comme incurable au moment du diagnostic. Dans ce cas, le médecin sollicité s’assurera le concours d’un deuxième médecin, dont l’avis sera joint au dossier“, précise la loi.