Le ministère de l’Economie vient d’autoriser une société australienne aux capitaux singapouriens, Variscan, à se lancer dans la prospection minière (zinc, fer, cuivre, plomb, étain, uranium, or, tungstène, germanium, antimoine, tantale…) dont nous connaissions dès l’antiquité l’exploitation dans le vieux massif armoricain, château d’eau de la Bretagne, depuis les envahisseurs romains. Les nouveaux cherchent plus spécialement le plomb argentifère, pour la technologie de pointe, en 92 communes, sur 137 000 km2. Les précédents pays fournisseurs, ex-colonisés, se réclamant nationalistes ou vampirisés par les Chinois, nous contraignent, – ou plus exactement nos complices économiques – à cette recherche.
Prospection sur 250 sites ne veut pas dire forage, rassure l’un des préfets concernés, mais comment connaître l’existence ou le réveil de gisements si des trous, des puits, des galeries et des carottages ne sont pas effectués ? Conseils municipaux, associations, telle Douar Didoull (terre sans trou…) s’opposent aux occupations qui peuvent durer « temporairement » au moins cinq ans ou plus, bien sûr, si la prospection est bonne.
Les déprédations seraient accompagnées d’une indemnisation au prorata du préjudice subi (pollution des terres et des nappes phréatiques, technique lourde de forage et du volume des extraits, infrastructures routières, cyanure pour rechercher les poches de gaz…) la république se révélant propriétaire d’un sous-sol dont nous ne sommes que les « exploitants » ou les locataires. Il faudra, cependant, de 25 à 30 ans pour remettre celui-ci en état.
Certes, 1 200 ouvriers, jusqu’à la fin du XIXe siècle, étaient encore dans des puits profonds de 600 m, mais c’est la première fois depuis 30 ans que ce genre de concessions est admis car, comme le dit le général Quélennec, l’un des opposants, c’est bien « la machine mondialiste qui est en marche », antenne du vorace TAFTA espionnant les difficultés financières d’un Office national des eaux et forêts (XIIIe siècle !) prêt à vendre notre patrimoine forestier et nos dunes où, il est vrai se sont ancrés, maintenant, des migrants, laissant à nos jeunes diplômés la possibilité d’être « mineurs ».
La mine propre et responsable n’existe pas plus que les sanctuaires naturels car contournés par la nécessité de la croissance à la Macron, d’où trop souvent des enquêtes publiques, hermétiques pour le commun des mortels. La Bretagne y gagnera-t-elle à changer ses terres agricoles en terrain minier ? Sûrement pas !
Claudine Dupont-Tingaud – Présent