L’hebdomadaire Les Inrocks accuse Le Nouvel Observateur d’avoir publié le 17 mars un “récit” de la catastrophe japonaise sur neuf pages, signées du grand reporter Jean-Paul Mari, prix Albert Londres 1987 “à partir de témoignages et de descriptions parus ailleurs dans la presse sans qu’aucune source ne soit mentionnée”.
“On s’y croirait” sauf que l’auteur n’a jamais quitté Paris, ce qu’il ne cache pas. Il s’agit pour Le Nouvel Obs de “mettre le lecteur dans l’ambiance”, de “piocher chez les confrères” qui ont dépensé de l’argent dans la couverture du désastre en envoyant des journalistes sur place sans jamais les citer – faute de temps, paraît-il, de “varier les sources” (donc de “piocher chez les confrères”… étrangers !) et de “rester ambigu” : ni mention “envoyé spécial” (mensonge) ni mention “à Paris pour Le Nouvel Observateur“ (vérité). Puisqu’on vous dit qu’il s’agit d’un “récit” et pas d’un “reportage” ! Le tout assaisonné de belles photos d’agences…
Une anecdote qui pose la question des moyens des médias mais surtout celle de leur capacité à diminuer donc à partager les coûts de production de l’information sans perdre leur identité.