La Bougie du Sapeur est un journal satirique publié tous les 29 février. Fondé en 1980 par un groupe d’amis, ce rarissime périodique sera en vente en kiosque dès samedi et reviendra sur quatre ans d’actualités.
(…) A l’origine, il y a 36 ans, Jacques Debuisson, un informaticien, propose, pour rire, à un groupe d’amis de fonder un journal satirique qui ne sortirait que les 29 février. Jean Miot, alors ancien rédacteur en chef de presse régionale et ancien journaliste du Figaro et Christian Bailly, un journaliste et historien de la presse qui milite pour la création d’un musée la presse, font partie de cette équipe qui décide de rédiger ce qui aurait dû être une blague épisodique et qui est finalement devenu un périodique trentenaire. Les quatre derniers numéros se sont vendus à plus de 130.000 exemplaires et la prochaine édition sera pour la première fois vendue dans tous les pays francophones.
Le nom du journal rend hommage au sapeur Camember, un personnage loufoque de bande-dessinée, imaginé par le dessinateur Christophe, né un 29 février et dont les aventures étaient publiées entre 1890 et 1896 dans Le Petit Français illustré, une hebdomadaire alors dédié à la jeunesse et qui vient d’être réédité quand Jacques Debuisson réunit ses amis.
Jean d’Indy est rédacteur en chef et directeur de la publication de La Bougie du Sapeur depuis 1992.
C’est Jean d’Indy, membre de l’équipe depuis 1992, qui organise aujourd’hui la publication et la rédaction de ce journal publié tous les quatre ans. Interrogé par Le Figaro, l’homme à tout faire de la Bougie du Sapeur affirme fièrement qu’il dirige un «quotidien», ou un «périodique apériodique», et se targue de n’avoir même pas besoin de payer ses journalistes, sept copains bénévoles qu’il recontacte six mois avant chaque 29 février.
(…) Questionné sur la viabilité d’un tel journal, vendu 4,70€ tous les quatre ans, Jean d’Indy affirme que la rareté fait le succès de son «quotidien» et rappelle que, comme Le Canard Enchaîné, aucun budget n’y est dedié à la publicité. Un esprit d’indépendance qui peut plaire aux lecteurs, et donc aux acheteurs.
(…) Le numéro 10 de la Bougie du Sapeur contiendra un supplément sur l’historique du journal. La Bougie du Sapeur propose, sans méchanceté et avec beaucoup de légereté, un retour sur tout ce qui «a fait rire les rédacteurs» entre 2012 et 2016. Pour exemple, en une, Jean d’Indy ironise sur les incohérences de l’actualité et sur le fait que la COP21 ultra-écologique fasse la une des médias pendant des mois mais que l’on fasse tirer des canons à neige quelques semaines plus tard pour assurer le tourisme des sports d’hiver.
(…) Depuis 2004, La Bougie du Sapeur contient un supplément: le 1er était La Bougie du Sapeur-Dimanche, destiné à ne paraître que les 29 février qui tomberont des dimanches (le prochain est donc prévu pour 2032), en 2008 La Bougie du Sapeur-Madame, en 2012 La Bougie du Sapeur-Coquine et pour 2016, le numéro collector sur les «10 ans» d’un journal qui a 36 ans…on s’y perdrait presque. Dans ce prochain supplément, on trouvera une véritable interview du comédien Alex Lutz mais aussi, touchant volontiers à l’absurde, la glorieuse liste de tous ceux qui, ayant un jour été mentionné par La Bougie du Sapeur, sont désormais célèbres, comme Gérard Jugnot ou Michou.