Depuis quelques années, les hommes ont en effet la possibilité, comme les femmes, de tricher sur leurs attributs. Les sous-vêtements masculins “effet wonderbra” sont déclinés en slips, boxers, voire t-shirts moulants et offrent la promesse de ressembler aux mannequins aussi sculpturaux que retouchés des magazines.
David Beckham, lui-même a été soupçonné d’avoir succombé au rembourrage de slip en 2013, à l’occasion du lancement de sa collection de sous-vêtements pour H&M. Une rumeur vivement démentie par le principal intéressé.
Funkybod, Spanx ou encore Sloggy, les “Wonderpec” et consorts sont désormais très faciles à trouver. Une offre spécifique qui répond à un besoin qui l’est tout autant: selon une étude du King’s College de Londres publiée en 2013, 30% des hommes sont insatisfaits de la taille de leur sexe.
Concrètement, un slip rembourré est muni d’une poche en relief, en élasthane qui soutient le sexe de son utilisateur. Dans le même genre, les tshirts moulants promettent à leurs propriétaire de raffermir et tonifier leurs pectoraux, tout en comprimant la zone abdominale. Ainsi, au naturel, la marque Spanx vous explique que vous êtes “Not Handsome” (“pas super”), un statut que vous pouvez facilement changer en enfilant un débardeur “miracle”.
Plus sobre lorsqu’il s’agit d’un sujet aussi sensible que la taille du pénis, l’enseigne américaine se dispense de commentaires pour vendre son boxer 3D. Pas de comparaisons avant/après cette fois, Spanx se contentant juste d’une description du produit. Il faut dire que contrairement aux soutien-gorges rembourrés, devenus banals, mettre des sous-vêtements rembourrés pour un homme est loin d’être anodin.
Une tendance qui date… du XVIe siècle
À l’image des corsets, les sous-vêtements masculins rembourrés ou gainants ne datent pas d’hier.“Déjà, au XVIe siècle, la braguette, une poche rembourrée de laine accentuait les parties génitales pour imiter le sexe en érection, symbole de virilité, explique Denis Bruna, historien de la mode.
Cependant, force est de constater que ce type de sous-vêtements n’a pas connu le même succès que le soutien-gorge et autre gaine. “Leur utilisation contemporaine est taboue, constate Denis Bruna, c’est le corps de la femme qui a subit le plus d’interventions. Dans la culture occidentale ‘la femme devait être belle et l’homme terrible’ : il devait s’occuper de la guerre. Aujourd’hui, l’impératif de la beauté se démocratise progressivement”.