Plusieurs vols de drones ont été détectés ces derniers jours près du site militaire nucléaire de l’île Longue, au sud de Brest, a-t-on appris mercredi auprès de la préfecture maritime. L’île Longue, sur la presqu’île de Crozon, abrite les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) de la force de dissuasion française. C’est le dispositif et les équipes de protection du site qui ont fait état de la présence de ces drones dans une vaste zone autour de la base interdite de survol. «Ces détections ont été immédiatement traitées en mobilisant les moyens et les équipes de réaction prévus dans ce cas de figure», précise la préfecture maritime.
Selon le quotidien brestois Le Télégramme, le survol de mardi s’est produit au moment où un SNLE devait réaliser des mouvements dans la rade, ce qui a provoqué «un impressionnant déploiement de forces», quasi jamais vu. «Alors qu’un sous-marin devait faire mouvement, un fusilier-marin posté en surveillance aux abords de la base a aperçu un drone qui survolait la zone. L’alerte a immédiatement déclenché le déploiement de plusieurs hélicoptères, de dizaines de fusiliers-marins, sur terre et sur l’eau, et de gendarmes maritimes. Pendant plusieurs heures, une véritable chasse au drone a été lancée : survols à basse altitude d’une bonne partie de la presqu’île, ratissage des abords du site et contrôles de véhicules», écrit le quotidien breton.
Le capitaine de corvette Lionel Delort a, lui, assuré à l’AFP qu’un SNLE avait bien réalisé «un mouvement» mais seulement mercredi matin.
Tout survol avéré de drone au-dessus d’installations militaires fait l’objet d’une procédure judiciaire pour déterminer la nature et l’origine du survol et poursuivre leurs auteurs, compte tenu de la nature illégale de ces activités, souligne la préfecture, qui assure que le «dispositif de surveillance et de protection des sites de la Marine permet de garantir leur sécurité et prend bien en compte les potentialités ouvertes par les nouvelles technologies».
Une vingtaine de vols de drones ont été observés ces derniers mois en France aux abords de sites nucléaires, dont les auteurs n’ont pas été identifiés. Début janvier déjà, des drones survolaient encore le site nucléaire de Nogent-sur-Seine (Aube).