C’est un texte de Roland Magnante datant de 1981 mais hélas toujours d’actualité!
La terre s’est mise à tourner à l’envers
Le monde est devenu un grand hôpital psychiatrique
Où les fous se promènent en liberté
Chaque pays a élu son chef le roi des [fous
Et pour ne pas que les rois s’ennuient
On leur a donné des jouets
Des petits soldats, des canons et des avions à réaction
Et les rois des fous du monde entier
S’invitent entre eux au cours de petits goûters
Ils se comparent leurs jouets
«T’as vu mon sous-marin?»
«Et toi t’as vu mon canon comme y tire le tien?”
Tous les soirs ils jouent très tard, ils font la bombe
Ils poussent leurs petits soldats qui tombent sous les billes
Quand y’ en a plus ils les remplacent
Parfois les rois fous échangent leurs jouets
«J’te donne mon pétrole, mais toi tu [m’donnes ta bombe à neutrons»
«D’accord, file-moi ton uranium et [mois je te prêterai mes petits camions de soldats»
Et puis il y a des rois qui n’ont rien à échanger
Ils n’ont pas de jouets, même pas de quoi manger
A quatre heures, ils ont droit à un petit goûter
A partager en trois
Ils vivent au tiers, c’est le tiers-monde
Ils traînent derrière eux, au bout d’une ficelle
Un lapin qui joue du tambour, et en les voyant passer
Les rois fous du monde entier leur jettent pour s’amuser
Des petits noyaux d’olives nucléaires
Et puis de temps en temps il arrive un docteur qui veut soigner les fous
On l’appelle Prix Nobel de la Paix
On lui met une grosse médaille sur le coeur
Qui brille au soleil
Pour qu’on voit bien l’endroit où il faut tirer pour le tuer
Et la vie continue.
Les rois des fous du monde entier s’entourent de débiles
Qu’ils choisissent eux-mêmes
Le premier débile, le débile des finances, le débile des armées
Ça s’appelle un gouvernement
Et dans le monde entier, les débiles donnent des conseils aux rois des fous
Pour gouverner les cons
Et les cons cherchez pas, c’est toujours nous
Mais si les cons du monde entier voulaient s’donner la main
On obligerait les fous à ranger leurs jouets
Leurs avions, leurs chars et leurs canons
Et nous pourrions enfin nous promener en paix
Sur les jardins de la terre qui sont si jolis quand on y fait pas la guerre…