L’escapade en Falcon de Manuel Valls à Berlin pour voir un match de foot avait coûté plus 15.000 euros et beaucoup de dents avaient alors grincé… juste grincé car l’amnésie est le mal le plus répandu. Heureusement, le Net conserve la mémoire de ce que nous oublions. C’est ainsi qu’un article de l’Obs en date du 10 juin 2015 revenait sur quelques voyages de “droitistes”. A noter qu’en points 4, 7 et 10, l’on retrouve François Fillon… celui qui exhibait fièrement sa montre Rebellion Predator, certes un cadeau d’une marque suisse mais un cadeau à plus de 16 000 euros. Moins bling que son mentor Sarko, il est en fait plus discret… ses costumes Arnys ne coûtent que 6000 euros… et comme les papes, il porte des chaussettes Gammarelli.
Ce fils de notaire sarthois dit vouloir réduire les dépenses publiques, ce qui est possible… mais s’il était élu, Fillon ne réduirait certainement pas l’inadmissible et trop somptueux train de vie du chef de l’Etat!(NDLR)
“1 L’aller-retour de Nicolas Sarkozy au Havre en jet
L’ancien chef de l’Etat est un habitué des voyages luxueux qui ont le don de choquer. Dernier en date : le 26 mai, Nicolas Sarkozy s’offre un aller-retour Paris-Le Havre en jet privé. 3.200 euros sont déboursés pour parcourir les 177 km qui séparent les deux villes.
L’ex-parti de l’UMP paie la facture alors que ses militants sont régulièrement sollicités pour participer à la réduction de sa dette – qui s’élève à 70 millions d’euros.
La solution du jet privé a été retenue pour des “raisons logistiques”, affirment les équipes de la rue de Vaugirard au “Figaro”. Deux heures de trajet en train jugées “plus long[ue]s et plus fatigant[e]s” pour Nicolas Sarkozy.
2 Les “visites officielles” de Nadia Copé
Alors que Jean-François Copé était président de l’UMP, il a permis à son épouse de bénéficier de la générosité du parti. Les billets d’avions de Nadia Copé ont coûté la modique somme de 24.000 euros à l’UMP, apprend-on en 2014.
Dans l’entourage du député et maire de Meaux, ces dépenses sont “assumées”, avait rapporté “Le Figaro”. “Madame Copé se déplaçait dans des visites officielles, en application de la doctrine mise en place par les prédécesseurs”.
3 Nicolas Sarkozy, Stéphane Courbit et “Air Cocaïne”
Autre affaire qui entache l’image de l’ancien président de la République : ses trois voyages en jet privés effectués entre 2012 et 2013, et facturés à la société “Lov Group” de son ami Stéphane Courbit.
Une société qui est cliente d’un certain Pierre-Marc Dreyfus, bien connu des services judiciaires. Ce dirigeant d’une entreprise de transport a été mis en examen dans le cadre de l’affaire “Air Cocaïne”, vaste trafic de stupéfiants entre la République dominicaine et la France.
L’ancien chef de l’Etat n’a pas été mis en cause par les juges. Mais il est cité dans une nouvelle enquête liée au paiement de voyages pris en charge par la société de Stéphane Courbit, condamné pour abus de faiblesse dans l’affaire Bettencourt.
4 François Fillon et ses week-ends dans la Sarthe en Falcon
Depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, l’ex-Premier ministre François Fillon avait pris l’habitude de passer ses week-ends près de Sablé, dans la Sarthe. Pour ce faire, il utilisait un avion gouvernemental.
Malgré le remboursement du billet, la note reste salée : un aller-retour en Falcon 7X entre Vélizy-Villacoublay et l’aéroport d’Angers-Marcé vaut 27.000 euros et dure 1h40, avait révélé France Soir. Le trajet Paris-Sablé en TGV est moins cher, et même moins long (1h20).
5 Le New York express de Nicolas Sarkozy
Le séjour était à titre personnel, et a nécessité deux avions gouvernementaux. En février 2011, l’ex-président de la République est discrètement parti de Bruxelles où se tenait le sommet européen, pour rejoindre son fils à New York. Les deux avions – dont un sert de “rechange” en cas de panne du premier – sont partis de Paris avant de récupérer Nicolas Sarkozy en Belgique.
Le “billet” a bien entendu été payé. Mais la différence est de taille, comme le révélait “Le Monde”. Le vol régulier coûte 1.000 à 4.000 euros en classe affaire, alors que l’heure de vol à bord d’un Falcon 7X coûte plus de 7.000 euros.
6 MAM et son week-end privé chez Ben Ali
Le très discret voyage à New York de Nicolas Sarkozy intervenait deux mois après celui de Michèle Alliot-Marie, qui avait fait grand bruit.
Fin décembre 2010, l’ex-ministre des Affaires étrangère s’était envolée vers la Tunisie, à bord d’un jet privé affrété par Aziz Miled, un proche du président déchu Ben Ali. A la même période, le pays était secoué par les émeutes qui ont conduit au “Printemps arabe”. La polémique autour de ce voyage a entraîné la démission de Michèle Alliot-Marie en février 2011.
7 François Fillon fait campagne pour les élections régionales… en jet
Nadia Copé et ses 24.000 euros de billets d’avion font fait pâle figure comparés aux 300.000 euros qu’a dépensé l’UMP pour celui qui était alors Premier ministre. Entre le 4 février et le 19 mars 2010, François Fillon a multiplié les vols à bord d’un jet privé pour mener campagne lors des élections régionales.
L’addition de ses 14 déplacements s’élève à presque 300.000 euros, a révélé l’hebdomadaire Valeurs actuelles.
8 Alain Joyandet et son escapade en Martinique
Fidèle de Nicolas Sarkozy et ancien secrétaire d’Etat à la coopération, Alain Joyandet présidait en mars 2010 une conférence internationale en Martinique sur la reconstitution d’Haïti. Contrainte d’agenda oblige – il est parti un lundi soir et ne voulait pas rater le Conseil des ministres du mercredi – un Falcon 7X est affrété pour 116.500 euros, aux frais du gouvernement.
Alain Joyandet démissionne quatre mois plus tard, après un rappel à l’ordre du Premier ministre, un certain François Fillon…
9 La journée de Christian Estrosi à Washington… à 138.000 euros
Deux années plus tôt, l’ancien secrétaire d’Etat à l’outre-mer faisait plus fort : 138.000 euros de jet privé pour un déplacement d’une journée à Washington. Il devait défendre l’inscription du récif corallien de Nouvelle-Calédonie au patrimoine mondial de l’Unesco, et ne voulait surtout pas manquer un “pot” des sarkozystes à l’Elysée.
Bien évidemment, si on m’avait soumis ce devis, je ne l’aurais pas accepté, je souhaite présenter toutes mes excuses parce que ça ne fait pas partie de mes pratiques”, avait-il déclaré.
10 François Fillon et ses tours d’hélicos
Il n’était pas encore Premier ministre et travaillait à l’époque sur le programme de Nicolas Sarkozy. François Fillon, décidément, n’avait pas hésité à faire payer l’UMP pour ses allers-retours en hélicoptères et en avions dès 2006. Coût total : près de 34.000 euros.
Un Biarritz-Madrid en Falcon 10 à 14.200 euros pour une convention de la droite espagnole, un trajet Paris-Grenoble-Le Mans-Paris à 6.435 euros pour l’inauguration d’une permanence d’un candidat UMP, et deux trajets en hélicoptère réglés 6.593 euros et 6.541 euros au départ et à destination du Mans.
Pour les deux derniers vols, François Fillon était déjà devenu Premier ministre.”
Source : Hervé Liffran, “Le confidentiel dépense de Fillon”, Le Canard Enchaîné n°4623, 3 juin 2009
La surface du logement de fonction de Fillon a triplé
René Dosière, député apparenté socialiste et spécialiste des dépenses du pouvoir exécutif, a demandé aux services de Matignon quelle était la superficie de l’appartement du Premier ministre. Un an plus tard, il a enfin obtenu une réponse de la part du directeur de cabinet de Matignon : “M. Fillon dispose d’un appartement de 7 pièces, pour une surface totale de 309,72 m², pièces de réception comprises. La partie strictement privative est de 213,73 m²”. Or, selon le Canard Enchaîné, l’appartement du Premier ministre du temps de Raffarin ne mesurait que 78,40 m².
Comment expliquer que la surface du logement de fonction ai triplé ? Interrogé par le Canard, un collaborateur du Premier ministre avoue qu’il annexé un bureau de 26 m². Mais l’hebdomadaire remarque que ça ne suffit pas pour expliquer le triplement de la surface : “C’est un secret, ne le répétez pas : Fillon s’est agrandi pour loger son épouse et trois de ses enfants”.
Les employés de Matignon sont payés par d’autres administrations
Le manque de transparence concerne également la gestion des dépenses de personnels de Matignon. Au 1er janvier 2008, 40 des 62 membres du cabinet du Premier ministre étaient payés par des administrations extérieures. Leurs salaires n’entrent donc pas dans le budget de Matignon, que Fillon se vante d’avoir diminué. Parmi ces membres de cabinet, certains sont mis à disposition par le Conseil d’Etat, d’autres par le Sénat. Une partie des autres fonctionnaires de Matignon (secrétaires, chauffeurs, gardes-du-corps) est également prise en charge par d’autres organismes.
François Fillon a présenté un budget de crise pour 2008. Mais, en réalité, le nombre de fonctionnaires dont le salaire est pris en charge par des institutions extérieures a augmenté. Au 1er juillet 2008, 49 des 70 membres du cabinet ne sont pas payés par le budget de Matignon (contre 40/62 six mois plus tôt). Même constat pour les fonctionnaires en service à l’Hôtel de Matignon : 230 étaient rémunérés par d’autres (contre 185 six mois plus tôt).
Comme l’Elysée, Matignon s’était engagé à davantage de transparence. Si la transition doit être progressive, car entraînant une hausse immédiate du budget, il apparaît que Matignon a fait exactement l’inverse l’année dernière en augmentant son personnel mis à disposition. Ce petit tour de passe-passe a permis à Fillon de présenter un budget de rigueur en temps de crise.
François Fillon voyage sur les crédits du ministère des Affaires étrangères
Dernier poste de dépense caché de Matignon : les voyages du Premier ministre. Le budget de l’Elysée entre 2007 et 2008 est passé d’environ 30 millions d’euros à plus de 100 millions d’euros car Nicolas Sarkozy a rapatrié toutes les dépenses de l’Elysée dans son budget et cessé l’hypocrisie qui consistait à financer une partie des dépenses de l’Elysée par d’autres ministères (depuis, on a vu que certaines dépenses étaient camouflées par les services de Nicolas Sarkozy). Les voyages de Sarkozy coûtent 20 millions d’euros et apparaissent désormais sur le budget de l’Elysée, et non plus sur le budget du ministère des Affaires étrangères.
Matignon n’a pas cru bon de faire la même chose. Aucun des déplacements de François Fillon n’est payé par le budget de Matignon comme le révèle le Canard Enchaîné : “Les vols à l’étranger sont pris en charge par le ministère des Affaires étrangères. Selon les connaisseurs, la facture dépasse pourtant allègrement le million par an”.
Autrement-dit, là encore, le coût des voyages du Premier ministre échappe au budget de Matignon, Fillon peut ainsi afficher un budget de rigueur en temps de crise.
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