Les journalistes qui l’ont évoqué ont-ils seulement lu dans son intégralité l’ouvrage de Patrick Buisson « La cause du peuple » ? A en lire les comptes-rendus effectués, on peut en douter tant les articles n’abordent jamais le fond de l’ouvrage (ce que nous ferons prochainement dans notre chronique dédiée). Une anecdote mérite toutefois que l’on s’y penche ; à la page 186, dans le chapitre intitulé « j’attendais Gramsci, ce fut Kouchner » Patrick Buisson évoque la volonté de Nicolas Sarkozy, alors président de la République, de mettre en place une forme de « discrimination positive » – réforme qui – selon le « comité Veil » aurait été inconstitutionnelle.
Devant cette fin de non recevoir, Nicolas Sarkozy réunit alors ses conseillers et, selon Patrick Buisson, leur dit (page 186) : « hé bien ils vont voir ce qu’ils vont voir… Je vais faire de la promotion sociale à outrance, non pas sur des critères ethniques, mais sociaux. Cela revient au même il y’a beaucoup de bronzés parmi les défavorisés. Je veux retrouver ma posture de campagne qui était antiélitiste et même populiste, je veux les faire rentrer dans les écoles, les administrations, les assemblées ».
Un président de la République qui nomme les extra-européens – puisque c’est à eux dont il est fait allusion – « les bronzés », cela peut surprendre. Mais au final pas tellement, tant on se rend compte en parcourant le livre que la question « ethnique » ou « raciale » tout comme une certaine vulgarité semble préoccuper le couple Sarkozy. Ainsi, page 182, Patrick Buisson fait état d’une discussion du 26 avril 2008, lors d’un dîner avec Carla Bruni, Nicolas Sarkozy, Bernard Kouchner, Christine Okrent, Jean Reno et sa compagne.
A propos d’une discussion évoquant le film « bienvenue chez les Ch’tis », Carla Bruni lâche, selon Patrick Buisson : « heureusement qu’ils ont dans le coeur le soleil qu’ils n’ont pas dehors ». Ce dernier raconte ensuite : « habituée à être le centre du motif, l’épouse du président crut devoir enrichir sa contribution au débat : si les Français en général manifestaient une déplorable et fâcheuse tendance à l’entre-soi et au repliement frileux, c’était le huis clos de l’endogamie qu’il fallait, d’après elle, incriminer, ce « vieux sang pourri » qui ne se renouvelait pas et, pis encore, refusait de se renouveler. La régénération viendrait de l’apport de sang neuf des populations immigrées, évidence dont il ne fallait pas douter et que l’on devait acclimater, à toute force, dans la tête du retardé global qu’était le prolétaire hexagonal. »
La fascination de Carla Bruni pour « l’autre » est encore évoquée une page plus loin (page 182), dans la même soirée, lors d’une conversation que rapporte Patrick Buisson « Ainsi Carla Bruni, passionnée d’anatomie, en tenait pour un implacable déterminisme. Lequel expliquait, à l’en croire, l’écrasante supériorité des Noirs dans la plupart des sports à l’exception de la natation en raison de « la trop grande masse musculaire des Africains par rapport à leur masse graisseuse qui, censément, leur empêchait d’être aussi performants que dans les autres disciplines ».
Une déclaration que ne peut pas supporter Bernard Kouchner qui enfonce le clou : « les Africains n’ont pas de piscine ! Donnez leur des infrastructures et ils dépasseront les Blancs ! Regardez les performances de Jesse Owens en 1936 ! Depuis, les Noirs raflent tout ». Et Patrick Buisson de poursuivre le récit de la soirée : « pour un peu, le French doctor aurait volontiers retourné au profit des blacks le mot que Paul Valéry appliquait aux Européens au début du siècle dernier : « supérieurs en tout »».
Des propos qui, dans un contexte de racisme inversé (puisqu’il est évoqué la supériorité d’une race par rapport à une autre) auraient suscité un raz de marée médiatique dont il n’a pas été question jusqu’ici, personne n’ayant relevé ces passages du livre de Patrick Buisson au sujet du comportement de l’ancien couple présidentiel, dont le mari, Nicolas Sarkozy, prétend à nouveau aujourd’hui diriger la France.
Pas sûr que François Hollande se réjouisse d’avoir le soutien de l’ancien chef de l’Etat en cas de second tour face à Marine Le Pen, comme fraichement annoncé par Nicolas Sarkozy.
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