Les aventures de Jean-Marc Morandini à i>Télé, plus fort que House of Cards ou « Tournez manège » ? C’est le feuilleton de la rentrée. Résumé de la saison précédente : Jean-Marc Morandini, spécialiste autoproclamé des médias et arbitre des élégances démocratiques, est mis en examen pour « corruption de mineurs », « harcèlement sexuel et travail dissimulé ».
Ainsi, pour les besoins d’une web-série, l’animateur pratiquait-il de drôles de castings, invitant avec insistance de jeunes garçons à baisser leur slip et à se faire tirlipompon sur le chihuahua. Les slips étaient majeurs et consentants, nous dit-on.
De cette enquête en cours, un autre journaliste, Christophe Hondelatte, a dit ceci, chez Laurent Ruquier : « Je pense que la France a découvert que Jean-Marc Morandini était un gros dégueulasse, que c’était un immense pervers. Mais à part ça, pénalement, moi, je serais avocat, je prendrais son dossier. Il est très défendable. Il s’agit, pour la plupart, de gens qui sont majeurs et de gens qui, au minimum, ont la majorité sexuelle. »
Pas si mal vu, même si un peu craspec tout de même. Deuxième saison, maintenant…
En attendant, Jean-Marc Morandini espérait se refaire la cerise sur i>Télé, chaîne bientôt rebaptisée CNews. Entre lui et Vincent Bolloré, nouveau mogul de Vivendi, donc patron de fait de Canal+, il y a une vieille amitié et surtout une dette que le second entend payer vis-à-vis du premier, sachant que Jean-Marc Morandini fut l’un des premiers à croire en la chaîne D8, dont il ne fut pas l’un des derniers à booster les audiences.
En revanche, la rédaction d’i>Télé, qui avait déjà déclenché une grève de quatre jours en juin dernier pour protester contre la suppression d’une cinquantaine de postes, a de nouveau débrayé devant l’arrivée du loustic venu animer une nouvelle émission, « Morandini Live » ; laquelle fut aussitôt mise en berne en attendant que tout le monde se remette au travail.
Cette rédaction paraît décidément être des plus turbulentes, ayant déjà menacé de faire grève si un certain Éric Zemmour continuait d’occuper l’antenne. Ce, avec succès, Zemmour ayant été congédié, tel un vulgaire Morandini. Et là, tout commence à avoir, pour ces journalistes, les airs d’une nouvelle punition à venir. Car on ne voit pas ce qui pourrait empêcher Vincent Bolloré, hormis condamnation au tribunal, de se passer des services – ou des sévices – de Jean-Marc Morandini. Mieux : le même Bolloré entend faire revenir le même Zemmour à l’antenne, à condition toutefois de lui trouver un contradicteur un peu plus à gauche que son ancien complice, Nicolas Domenach ; ce qui ne devrait pas être des plus complexes à dénicher.
Pour tout arranger, les frères Bogdanov devraient également être de ces prochaines sauteries télévisuelles. Et ce, avec leurs mentons respectifs. C’est la double peine. Et, ne nous mentons pas, le double menton. Tout cela n’est, décidément, pas très cathodique.