L’ancienne cathédrale Sant’Appianu, du diocèse de Sagone, a été édifiée au 7ème siècle sur les vestiges de bâtiment plus ancien est classée aux Monuments historiques. L’association « Vieilles maisons françaises » voudrait mieux faire connaître et réhabiliter ce site.
La vie de Saint Appien est peu connue et diffère selon les historiens.
« Appien est né en Lycie de parents riches et nobles qui l’envoyèrent à Bérite en Phénicie dans des écoles de philosophie et de droit romain.
De retour dans sa patrie, il travailla à la conversion de ses parents, qui étaient toujours idolâtres. La douleur qu’il eut de les voir persister opiniâtrement dans les superstitions du paganisme, lui fit pendre le parti de s’éloigner de leur maison. Il se retira à Césarée en Palestine, n’étant âgé que de dix-huit ans, et augmenta le nombre des disciples de Saint Pamphile, qui expliquait l’Ecriture Sainte dans cette ville.
Tandis qu’il fréquentait l’école de Saint Pamphile, l’empereur Galère-Maximien ralluma le feu de la persécution. Ce dernier envoya des lettres au gouverneur de Césarée qui lui ordonnaient d’obliger tous les sujets de l’Empire de se trouver aux sacrifices. Appien, qu’un pareil ordre toucha d’une vive douleur, n’attendit point qu’on le cherchât pour déclarer ses sentiments. Il alla au temple et s’approcha du gouverneur. Lorsqu’il le vit lever la main pour offrir le sacrifice, il le saisit par le bras et l’arrêta en lui disant qu’on ne devait adorer que le vrai Dieu et que le culte rendu aux idoles était sacrilège.
Appien fut arrêté et mis au cachot. Le gouverneur le fit torturer. On tenta de le faire abjurer, en vain. Le gouverneur ordonna alors qu’il fût jeté dans la mer. On vit alors un prodige. Le martyr ne fut pas plus tôt tombé dans l’eau, qu’il s’éleva une grande tempête et qu’on sentit dans la ville les secousses d’un violent tremblement de terre. La mer rejeta le corps du Saint. Saint Appien reçut la couronne du martyr le 02 avril 306. » (D’après « la vie des Saints, Pères et martyrs »)
« En Corse, Appien fut titulaire de l’église cathédrale de Sagone, l’un des cinq évêché de l’île avant 1789. Nulle trace ne subsiste ni de l’église ni de la légende du Saint, qui jouit cependant d’un culte local ». (D’après « Vie des Saints, Index général »).
« Dans le diocèse de Mariana, l’église piévane de Borgo lui est dédiée ; c’est l’ancienne plebania dont les ruines sont visibles dans l’actuel cimetière (IXème et Xème s.) ; dans l’église paroissiale placée sous le vocable de l’Annonciation, sa représentation en évêque figure dans deux tableaux et un reliquaire.
Il n’est pas exclu qu’Appiano ait pu venir en personne à Mariana où se trouvait Parteo, – donc son souvenir s’y était maintenu ? – , mais il est aussi vraisemblable que ces différents sanctuaires, en plaine ou en montagne, avaient bénéficié à leur origine de quelques reliques du saint évêque de Sagone, diffusées entre le VIème et le Xème s.
[…] On célèbre encore de nos jours à Borgo, chaque 13 novembre, la fête de Saint Appien, alors que la fête, dans le diocèse de Sagone était autrefois célébrée le 19 janvier. A en juger par les tableaux précités, il doit s’agir du même évêque ; d’ailleurs c’est bien celui de Sagone que l’on honore à Borgo » (D’après « Corsica Sacra » de Madeleine Moracchini-Mazel).