La BD s’appelle Petit Paul. Editée par Glénat, un très grand éditeur de bandes dessinées installé à Grenoble, et habituellement mieux avisé, elle était vendue sous film plastique pour éviter qu’elle soit feuilletée par des enfants, avec l’indication qu’elle était pornographique. Cette BD est la première d’une collection de BD pornos lancée par cet éditeur, sous le titre général « Porn’Pop », et que dirige l’ancienne « star » de films X nommée Céline Tran (Tran, comme transsexuel ?). Jusque-là, rien de bien extraordinaire, juste une cochonnerie au rayon « culture » (sic) des grandes surfaces, et en particulier de Cultura et Gibert.
Mais le blister cachait des dessins autrement plus sulfureux, puisqu’ils mettent en scène un petit garçon de dix ans, à qui il arrivait toutes sortes de mésaventures sexuelles. En peu de jours, tous les réseaux semi-clandestins de pédophiles se sont passé le mot, et la bande dessinée ignoble a rapidement trouvé son « public ».
La résistance à cette banalisation de la pédopornographie a pris la forme d’une pétition qui, en quelques heures, avait recueilli deux mille signatures. Cela a semble-t-il été suffisant pour que Cultura et Gibert soulèvent le blister et découvrent l’ignominie.
La BD a aussitôt été retirée. Il reste maintenant à l’interdire totalement et à faire condamner ses promoteurs.
Le système de défense de Glénat, et de la directrice de cette collection « Porn’Pop » consiste à dire qu’il s’agit d’une BD caricaturale qui peut créer un malaise, certes, mais qui n’a pas pour « vocation de favoriser ou légitimer l’abus de mineurs ». Encore heureux !
Mais le caractère caricatural se limite à la taille démesurée du sexe de l’enfant. Pour le reste, nous avons bien le dessin d’un petit garçon et pas d’un monstre extraterrestre. Pour vérifier ce point, il suffit d’aller sur Internet et de taper « Petit Paul ». L’objet du délit (si l’on peut dire) n’y est pas reproduit, mais Petit Paul, si.
Pour sa défense, la maison d’édition soutient aussi que, si ces dessins sont obscènes et provocateurs, ils ne tombent pas pour autant sous le coup de l’article 227-23 du Code pénal, qui interdit la représentation pornographique de mineurs. Cet article ne concernerait que des photos ou des films, pas des dessins.
Vedette au festival de BD de Saint-Malo !
Or la cour d’appel a condamné le 12 septembre 2007 un éditeur de Mangas, au nom de ce même article 227-23. Et les mangas ne sont rien d’autre que des bandes dessinées d’origine japonaise.
La messe est dite ? Pas tout à fait. Quelques libraires « alternatifs » (entendez : d’extrême gauche) ont commencé à pétitionner au nom de la liberté d’expression. Et cette BD est annoncée comme le grand album vedette du festival de bande dessinée Quai des Bulles de Saint-Malo, puisque son auteur est invité.
Rappelons que Quai des Bulles est financé par la ville de Saint-Malo et par différents organismes publics et entreprises privées. C’est ce même Quai des Bulles qui avait interdit, il y a quelques années, des éditeurs catholiques, considérant que Sylvain et Sylvette et les biographies d’Hélie de Saint Marc ou de Guy de Larigaudie charriaient des poncifs réactionnaires.
Le combat contre cette BD pédophile et ses promoteurs doit donc se poursuivre. Il faut de même ne pas hésiter à faire part à Glénat du dégoût que génère chez beaucoup de ses clients cette BD obscène et illégale.
Francis Bergeron – Présent