Mr Whittlestaff, parfait gentleman de cinquante ans, est célibataire. Il ne s’est jamais remis d’un vieux chagrin d’amour, ou, plus exactement, de l’humiliation d’une rupture, provoquée par une jeune fille qui n’a pas tenu sa parole.
Mary est la fille du meilleur ami de Mr Whittelstaff. Elle est devenue orpheline, et le gentleman la recueille chez lui en souvenir de son ami.
Mary est jolie, Mr Whittelstaff tombe amoureux et la demande en mariage. Mais la jeune fille a déjà donné son cœur à un jeune homme, John Gordon. Cependant, trop pauvre pour l’épouser, il a disparu depuis trois ans et Mary attend son hypothétique retour.
De ce scénario fort conventionnel, Anthony Trollope a construit un récit qui est une merveille de finesse et de subtilité. Se servant d’un style simple mais raffiné, il campe un trio amoureux dont l’analyse psychologique est particulièrement savoureuse.
Une impeccable gouvernante complète le trio : elle vénère son maître, Mr Whittelstaff, et les hésitations de Mary l’indignent ; mais elle quittera la maison si celle-ci devient la maîtresse des lieux, paradoxe qui consterne Mr Whittelstaff…
Trollope fait partie de ces écrivains du XIXème qui font le patrimoine littéraire de l’Angleterre, mais que la France connait mal. D’ailleurs L’Amour d’un vieil homme n’a été traduit en Français qu’en 2017.
Il faut saisir l’occasion d’apprécier un des fleurons de la subtile littérature anglaise.
Disponible aux éditions Sillage.