Le sommet vient à peine de se terminer que déjà la question de son coût est dans l’esprit de tous les contribuables de Biarritz. A l’heure des comptes, le budget de l’événement reste véritablement opaque sur bien des points.
Un budget sous-estimé
Le Parlement avait voté un budget de 36,4 millions pour l’occasion. Le porte-parole de l’Elysée, Sibeth Ndiaye, avait claironné que le coût de la réunion internationale serait le plus faible des dernières années et que le gouvernement s’engageait dans une démarche écoresponsable pour son organisation. Ce budget ne prenant pas en charge le déploiement des 13 500 policiers et militaires, il paraît totalement sous-estimé.
Des grandes entreprises, comme Suez, Engie, Orange et L’Oréal, ont été invitées à jouer les mécènes de l’événement. Mais leurs contributions ne couvrent nullement l’addition importante qui a été laissée par l’Etat aux collectivités territoriales du Pays basque.
Les élus de Bayonne et d’Anglet ont manifesté leur grogne en refusant d’être présents lors des cérémonies officielles de la première journée de la visite présidentielle, prétextant être trop pris par la sécurité de leurs villes devant les risques de manifestations violentes des anti-G7. Le coût de la sécurisation étant à la charge des communes basques qui l’estiment aussi important que celui des traditionnelles fêtes de Bayonne (qui, elles, rapportent énormément à l’économie locale).
Double peine pour les Biarrots
Le contribuable biarrot devra de toute manière mettre la main à la poche. Michel Veunac, le maire de Biarritz, a déjà débloqué 250 000 euros sur le budget municipal pour les frais du sommet. L’élu attend l’aide de l’Etat. Mais quand on connaît la situation des finances de la France, on doute fortement que le gouvernement ne lui vienne en aide.
Pour leur part, les commerçants biarrots ont déjà fait leurs comptes. Le manque à gagner est colossal et ne pourra jamais être rattrapé. L’Etat a annoncé qu’aucune indemnisation ne sera donnée aux entreprises locales pour les pertes occasionnées ; il renvoie la balle à la mairie de Biarritz. Les promesses du président d’aider les commerçants de Biarritz restent vagues. Une chose est certaine : la carte postale du Pays basque qu’a voulu s’offrir Macron va revenir très cher aux Basques… •
François Fourment – Présent