Si vous considérez que le rire est une grimace et si vous jugez qu’il est impoli de grimacer en public, ne lisez pas cet irrésistible petit livre dans les transports en commun. Après avoir exploré les confins cocasses de la science (Au fond du labo à gauche), le journaliste scientifique Edouard Launet jette un nouveau pavé (sous-titré Découvertes récentes et intéressantes sur le règne animal) dans le marigot de la recherche, en auscultant cette fois l’abondante et absconse littérature consacrée à nos amies les bêtes.
Avec un sens de la vulgarisation épatant, le journaliste a su recueillir ce qui fait le sel et le poivre de la zoologie. Grâce à lui, on découvre les grandes questions que soulèvent, à coups d’équations abstruses, nos amis les zoologues : les éléphants sont-ils alcooliques ? La mouche dispose-t-elle d’un libre arbitre ou son vol est-il erratique ? De la souffrance du homard à l’hypertension de la girafe en passant par la mémoire de la chenille…
Launet compulse et explique. Les études sur les conséquences des chutes de chats du haut des immeubles new-yorkais ou le comptage des pattes du mille-pattes valent le détour. Les recherches sur l’hypertension de la girafe, le goût du chien, la mémoire de la chenille, le rein du tapir ou la latéralité de la pieuvre offrent aussi des perspectives métaphysiques insoupçonnées. Notre étude préférée est consacrée à l’utilisation des ciseaux pour quantifier la dureté des insectes. Reste à lancer une étude scientifique afin d’analyser la faculté irréfutable d’Edouard Launet à transformer un paquet de feuillets soporifiques en bonheur de lecture.
Au fond du labo à droite, Edouard Launet, le Seuil.